Seule candidate en lice, Louise Mushikiwabo a été réélue à l’unanimité le dimanche 20 novembre 2022, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Elle se succède à elle-même pour un second mandat de quatre ans.
La réélection de Louise Mushikiwabo à Djerba en Tunisie, plus d’un demi-siècle après la création de l’OIF, ouvre la voie à des questionnements sur l’état des lieux de l’organisation. En 2022, l’Organisation internationale de la Francophonie (ex -ACCT) compte officiellement 54 États et gouvernements membres. Elle est à son XVIIIe Sommet des chefs d’État et de gouvernement et 38 sessions extraordinaires de la Conférence ministérielle de l’organisation.
Quel est l’avenir de la Francophonie ?
La Secrétaire générale a mis en place un Groupe de réflexion Orientations et gouvernance qui rassemble les États et gouvernements ainsi que les acteurs de la Charte de la Francophonie. Elle fait suite au XVIIe Sommet de la Francophonie (Erevan, octobre 2018), au cours duquel l’avenir de la Francophonie a été abordé par les Chefs d’État et de gouvernement, notamment leur volonté de moderniser l’OIF.
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L’influence de la Francophonie sur la scène internationale est un défi majeur dans un monde multilatéral qui évolue sans cesse et dans lequel les acteurs multilatéraux se multiplient.
Diversité linguistique, un enjeu majeur
La dernière édition du rapport de l’Observatoire, la langue française dans le monde 2022, confirme que le français est promis à un bel avenir. Avec 321 millions de locuteurs sur plusieurs continents, en progression de 7 % depuis 2018, porté par l’élan de la jeunesse de l’espace francophone, il reste la 5e langue la plus parlée dans le monde.
Cette évolution positive est liée à la vitalité démographique de l’Afrique subsaharienne où résident désormais plus de 60% des locuteurs quotidiens de français. Le centre de gravité de la Francophonie se déplace de plus en plus vers le sud, en donnant au français une chance de repositionnement comme langue internationale.
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La langue française tient également bien son rang de 2e langue étrangère enseignée dans le monde et garde une honorable 4e place sur internet dans un paysage linguistique numérique de plus en plus diversifié.
Manque d’enseignants de français
Face au constat du manque d’enseignants de Français dans des pays qui veulent renforcer l’enseignement de cette langue, la Secrétaire générale a souhaité créer un mécanisme permettant la mobilité d’enseignants en provenance de tout l’espace francophone. Ce dispositif vise à aider les pays concernés à élaborer ou à renforcer un « Plan national pour un enseignement de qualité du ou en français ». Parallèlement, le dispositif des Centres régionaux pour l’enseignement du français (CREF) a été consolidé et élargi. Il couvre désormais trois continents (Asie, Europe, Afrique), implique 18 États et s’adresse à plus de 50 000 enseignants de français langue étrangère, mais aussi d’autres matières en français.
Tristan Sahi
