Densifier les échanges commerciaux dans le but de favoriser la croissance des entreprises qui ont la langue française en commun. Voici l’objectif d’Initiatives Entreprises Francophones (IEF) qui a organisé, en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) la journée de la francophonie économique sous le thème, « la francophonie économique, une initiative d’avenir ». Plusieurs chefs d’entreprises ont pris part à cette rencontre.
Cette journée prend sa source dans la 15ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, à Dakar au Sénégal les 29 et 30 novembre 2014. Il s’agissait de développer des stratégies de transformation économique et structurelle afin d’améliorer l’insertion de leurs pays respectifs, dans les échanges régionaux et internationaux. Cette initiative a ainsi contribué depuis plusieurs années, à un recul appréciable de la pauvreté mais tous les pays n’en ont pas tiré un bénéfice équivalent. Partant donc, les décideurs et chefs d’entreprises ont multiplié les actions en vue de permettre à toutes les entités de l’espace francophone de bénéficier des opportunités qu’il propose. Bakary Maguiraga, vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’ Ivoire (CCI-CI), espère que cette journée renforcera davantage les réseaux existants des chefs d’entreprises, sur le continent et dans le monde.
« Cette journée vise à faire la promotion des stratégies mises en place par les entreprises de l’espace francophone, pour leur croissance. Les échanges commerciaux dans l’espace représentaient en 2016, 15% des échanges mondiaux. On estime que la population francophone, passera de 720 millions d’habitants cette année, à près de 2 milliards en 2060 et 85% se trouve sur le continent africain. Nous croyons donc fortement à l’intérêt des entreprises à se mettre en réseau pour bénéficier de ce vaste marché. La Chambre de commerce réaffirme sa disposition à accompagner tous les entrepreneurs de Côte d’Ivoire afin qu’ils évoluent ensemble » a-t-il assuré
L’espace francophone rassemble des territoires répartis sur tous les continents, avec des niveaux de développement non homogène et une extraordinaire diversité culturelle. Certains pays francophones sont membres du G 8, alors que 23, majoritairement africains, figurent parmi les 48 pays les moins avancés. La communauté internationale est donc invitée à définir de nouvelles voies de progrès, plus inclusives, car la francophonie dispose d’atouts spécifiques qui lui permettent d’y contribuer activement. Jean Claude Allah Kouadio, président d’Initiatives Entreprises Francophones, invite les chefs d’entreprises à se fédérer autour d’intérêts communs.
« Ce réseau a pour objectif d’aider les chefs d’entreprises en leur ouvrant des marchés plus larges. Arrêtons d’être des chefs d’entreprises isolés. La croissance de nos entreprises ne pourra se faire en dehors d’ordres déjà établis, notamment la francophone, pour les pays qui se partagent la langue française » a indiqué, le président de la plateforme à l’initiative de l’événement. Dans une deuxième intervention, ce dernier a aussi présenté les objectifs d’Initiatives Entreprises Francophones, ses principes et les conditions d’adhésion. Mais selon Kady Diallo, secrétaire générale de la commission nationale de la Francophonie en Côte d’Ivoire, l’Afrique doit remplir un certain nombre de conditions, pour espérer rendre ses entreprises compétitives dans la zone francophone.
« Cette initiative témoigne de l’attractivité des entreprises de la zone francophone. Mais l’Afrique doit faire face à plusieurs défis pour une croissance économique durable. Il s’agit du renforcement de l’Etat de droit, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et surtout la promotion du genre. Cette rencontre permettra donc de confronter les idées afin d’arrêter des mesures qui propulseront le développement économique du continent » a-t-elle conclu.
Quatre champs d’intervention privilégiés seront étudiés pendant cette rencontre. La jeunesse et les femmes, créatrices de richesse et d’emplois, l’intégration régionale et la coopération interrégionale, vecteurs de co-apprentissage, de régulation et d’attractivité dans une économie globalisée, la mobilité des entrepreneurs et la circulation des innovations et enfin, la consolidation des réseaux institutionnels, professionnels et des entreprises francophones pour densifier les relations économiques et améliorer l’environnement des affaires.
Le ministère du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME, a pris part à cette journée à travers Ahmed Diomandé, directeur de cabinet du ministre, Souleymane Diarrassouba. Au cours de cette rencontre, plusieurs thèmes ont par ailleurs, été abordés notamment la recherche de financement des projets et l’économie numérique, nouvel outil de création d’entreprises.
Éric Coulibaly
Poleafrique.info