Les syndicats de la Fonction publique sont tout vent debout contre le gouvernement qui multiplie actuellement les rencontres à la primature pour ne pas rompre la trêve sociale. A la base de cette grogne des syndicats dont certains, comme un des syndicats du personnel pénitentiaire, ont déjà déposé des préavis de grève, la signature du « Décret n°2018-794 déterminant les traitements, indemnités, primes et avantages de toutes natures reconnus aux membres du corps préfectoral en activité ou à la retraite », le 19 octobre dernier.
Pour les responsables syndicaux, point de doute, il y a de l’argent pour tous ! Faisant le point au reste du gouvernement, le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Pascal Kouakou Abinan a relevé le nombre accru de préavis de grève déposé sur sa table. Le Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly, ne voulant pas jouer le pourrissement et au pompier, a donc opté pour le préventif. Depuis au moins deux semaines, les réunions de concertation, beaucoup plus d’explications, se multiplient.
Ainsi, selon une source proche du dossier, « Les syndicats entendent entrer en grève sur deux points : les primes et indemnités et l’augmentation de salaires » indique notre source.
Poursuivant, elle fait savoir que « la signature du Décret du corps préfectoral est à la base de ce mécontentement. Les syndicats estiment qu’avec ce décret, le gouvernement indique qu’il y a de l’argent pour tous » explique-t-elle.
« Le Premier Ministre a donc fait la genèse de ce décret. Il a fait savoir que c’est depuis 1992 que cet accord a été obtenu mais avait été mis au placard par les pouvoirs successifs. Après la crise de 2010 et l’arrivée du Président Alassane Ouattara, le corps préfectoral a remis le couvert. Le décret devait être signé en 2015 mais on a craint que l’acte ne soit mal interprété comme une quête de soutien administratif et politique avec le corps préfectoral. La signature a donc été différée. Comme 2018 est une année charnière, bien loin de 2020, le Président a donc signé » explique pour Pôleafrique.info, notre source.
Les indemnités accordées aux membres du corps préfectoral ivoirien sont « l’indemnité représentative de frais indexées aux fonctions occupées par les bénéficiaires, une indemnité de sujétion pour le corps préfectoral exerçant en circonscription, une indemnité spéciale de souveraineté pour faire face aux situations d’urgence et une prime mensuelle pour le renseignement et l’information » précise le Décret signé le 19 octobre dernier.
Au détail, l’indemnité de sujétion part de 150.000 FCFA à 250.000 FCFA suivant le grade et la fonction. L’indemnité représentative de frais et l’indemnité de souveraineté sont sur le même barème, de 150.000 FCFA à 250.000 FCFA suivant les fonctions et grades. L’indemnité de tutelle se situe entre 250.000 FCFA et 450.000 FCFA sur les mêmes critères.
Notre source a soutenu que la « question de l’augmentation de salaire est non recevable. Chacun savait à quoi s’en tenir en rentrant dans un corps de métier donné. Les discussions portent donc les primes et indemnités. »
Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction Pôleafrique.info