Le front social bouillonne en Côte d’Ivoire. Se plaignant de la grève des professeurs, les élèves inscrits dans les établissements publics délogent leurs amis du privé dans diverses localités du pays. Une rencontre entre les fonctionnaires et Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, est annoncée dans l’après midi.
La grève des fonctionnaires ivoiriens prend une tournure particulière dans le secteur éducation-formation. Ce lundi matin 16 janvier 2017, les élèves des écoles publiques, par troupe, se chargent d’expulser les les élèves dans les écoles d’enseignements privés, dans plusieurs localités.
Dans la commune d’Adjamé à Abidjan, les élèves rebroussent chemin aux environs de 9 heures. Issa, élève en classe de 6ème 1 aux cours Loba , un établissement privé, retourne à la maison tout en sueur. « Les élèves des cours Nangui Abrogoua sont venus nous chasser. Il n’y a pas cours, c’est fini. Ils disent que nous ne pouvons pas faire cours alors qu’eux n’ont plus de professeurs», dit-il pressé de partir.
De son côté, la Police tente de contenir les élèves qui s’en prennent aux établissements privés. Dans les communes d’Adjamé et du Plateau, les manifestants ont été dispersés à coup de jets de gaz lacrymogène.
« Le gouvernement ne répond pas aux attentes des enseignants, et de beaucoup de fonctionnaires. Cela fait que nous, les élèves du public, nous sommes pénalisés. Alors que le privé suit normalement son programme, nous, des écoles publics, sommes en retard. Après, quand les dates d’examens seront fixées, nous n’aurons pas le même niveau pour faire face aux épreuves. Si le gouvernement ne peut pas augmenter le salaire, il faudrait qu’ils discutent avec les enseignants de la question de la retraite », se plaignent Désiré et Mohamed, élèves de la classe de seconde C 5 au lycée Djédjé Amondji Pierre en partance pour la maison interrogé par politikafrique.info.
« Cela fait une semaine que les enseignants sont en grève. Aujourd’hui, c’est reparti pour une semaine encore. Alors que le privé avance. L’année blanche, n’arrange » personne. Ni le Président de la République, ni la Côte d’Ivoire. C’est aussi le droit des professeurs de réclamer leur argent. Leur vie n’est déjà pas facile. Nous, nous n’avons pas le choix. Nous dépensons le transport aller/retour pour vérifier que nous n’avons pas cours. Le Président ne nous regarde pas, il n’a pas parlé de nous, des élèves et des enseignants, il ne nous voit même pas… », est déçu un quatuor de collégiennes dont l’une est de Saint Bernard d’Adjamé et les trois autres du Collège moderne de Cocody.
Par ailleurs, une rencontre est annoncée dans l’après midi entre Kandia Camara, ministre ivoirienne de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et les syndicats de fonctionnaires grévistes.
Moïse ACHIRO.
Source : Politikafrique.info
