Dernier hommage pour Idriss Déby mort lundi 19 avril, selon la présidence tchadienne, à l’âge de 68 ans, des suites de blessures subies au front contre des rebelles.
L’ancien président tchadien sera inhumé le vendredi 23 avril, en présence de chefs d’État, dont le Français Emmanuel Macron, seul chef d’État occidental présent aux obsèques du maréchal tchadien, son plus solide allié contre les djihadistes dans la région. Retour sur le parcours, d’un président qui a dirigé son pays d’une main de fer pendant 30 ans.
Le président tchadien Idriss Deby Itno avait une âme de guerrier qui lui a permis de diriger son armée et résister à plusieurs tentatives de déstabilisation.
Idriss Deby Itno était un homme avec une volonté de fer. Il était un rempart de la montée des djihadistes en Afrique. Deby Itno a imposé le Tchad comme une puissance militaire africaine par la vaillance des troupes engagées sur plusieurs fronts en Afrique et par une diplomatie offensive de promotion de cadres tchadiens dans le management des organisations régionales et continentales.
Alors qu’il avait remporté les élections présidentielles le dimanche 18 avril 2021 au Tchad, Idriss Deby au front avec ses troupes a été touché par une balle mortelle.
Commandant en chef de l’armée tchadienne en 1982, il mène la guerre de reconquête qui permet au Tchad de reprendre le nord occupé par les Libyens. Mais il finit par tomber en disgrâce et fuit pour échapper au président Hissène Habré qui l’accuse de complot. Comme un vent chaud du désert, qui dévaste tout sur son passage, Deby revient en 1990 et s’empare de N’Djamena, provoquant la fuite de Hissène Habré. Il est élu Président de la République pour un premier mandat en 1996 lors du premier scrutin pluraliste au suffrage universel depuis l’indépendance.
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Sous sa présidence, le Tchad est devenu un allié stratégique des puissances occidentales dans la lutte contre les groupes armés et les mouvements djihadistes. Il est auréolé du titre de chef de l’armée la plus aguerrie dans le cadre du G5-Sahel, avec ses troupes intervenant au Mali et au Niger. Le Tchad est le champion toutes catégories de la lutte contre les groupes terroristes du continent. Ses troupes se battent contre Boko Haram dans la région du Lac Tchad (Tchad, Cameroun, Nigéria, Niger) contre Al-Qaïda et ses groupes franchisés et l’État Islamique au grand Sahara, au Mali, Burkina et au Niger.
Un pouvoir marqué par complots et rébellions
Au fil des ans, Deby déjoue complots et attaques de rebelles qui arrivent aux portes du palais présidentiel en février 2008. La France avait alors proposé au président de l’évacuer. Il avait refusé, jurant de garder le pouvoir, ou de mourir, armes à la main.
Le 23 mars 2020, Boko Haram avait tué une centaine de soldats en attaquant un poste tchadien sur les rives du lac Tchad. Pour laver l’humiliation, le président tchadien avait décidé de mener la contre-offensive et de se montrer sur le terrain. L’opération sera un succès et les terroristes seront chassés du secteur.
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« Avez-vous déjà vu un chef d’État prendre une arme pour aller au front ? Si je le fais, ce n’est ni parce que je suis courageux ni parce que je suis brave. Je le fais parce j’aime mon pays et je ne veux pas que le désordre s’y installe. Alors je préfère aller mourir au front pour ne pas voir le désordre qui s’en suivra » a-t-il fait savoir au cours d’une conférence de presse.
C’est en défendant l’intégrité de son pays que Idriss Deby Itno, le chef de l’État a succombé à ses blessures reçues au combat le 19 avril dans la région du Kanem face aux rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).
Que deviendront le Sahel et l’Afrique entière après avoir perdu le pilier de la lutte contre le terrorisme en Afrique ?
