En Conseil des ministres du mercredi 13 septembre 2023, le gouvernement ivoirien a annoncé une réforme sur les salaires des travailleurs. Il s’agit d’une fusion des différents impôts que sont, la contribution nationale, l’impôt général sur le revenu et l’impôt sur le salaire, qui étaient jusque-là prélevés différemment sur le salaire. Qu’est-ce que cela signifie et quels pourraient être les intérêts pour les salariés ?
Plus de prélèvement séparément. Désormais en Côte d’Ivoire, les différents impôts sur le salaire que sont, la contribution nationale, l’impôt général sur le revenu et l’impôt sur le salaire, vont être réunis en un. Le gouvernement a décidé de les fusionner pour, dit-il, alléger le système fiscal appliqué en la matière. Ce changement, a annoncé le gouvernement, va entrer en vigueur dans les jours à venir. Mais que faut-il comprendre par cette décision ?
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Dr Boyé Romain est un macro-économiste, modélisateur et chercheur à la cellule d’analyse de politiques économiques du Centre ivoirien de recherche économique et sociale (CIRES). Selon lui, cette réforme présente des intérêts pour le salaire des travailleurs.
« Avec cette réforme, les salaires augmenteront surtout pour les populations qui ont les salaires les plus faibles. En effet, avec la fusion de ces impôts, une seule base taxable est retenue. Ainsi, dans un schéma de taux d’imposition progressif, cela permettra de taxer plus les revenus élevés et de taxer moins les faibles revenus. Ceci génère donc un supplément de ressources pour ces populations ayant un faible niveau de salaire. C’est donc une politique de redistribution de revenu en faveur des populations les plus démunies ou ayant de faibles revenus », explique à 7info, le spécialiste ivoirien.
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À en croire Dr Boyé Romain, il faut comprendre par cette réforme que le système fiscal ivoirien est en train d’être moins complexe. La Côte d’Ivoire, précise-t-il, est parmi les pays dont le système fiscal est très complexe.
« Selon les chiffres de la banque mondiale, le pays compte à peu près 60 taux d’imposition là où des pays développés et émergents en ont que 4. C’est une avancée qu’il faut quand même saluer », analyse l’expert.
Le porte-parole du gouvernement a également indiqué qu’avec cette réforme, plus de 90 % des salariés verront leur traitement et salaire connaître une augmentation. À ce sujet, Dr Boyé révèle que la proportion d’augmentation annoncée dépendra des tranches de salaires et des taux d’imposition.
Quels seront donc les taux applicables ? La question reste posée.
Richard Yasseu