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G5 Sahel: sans le Mali, quelles conséquences dans la lutte contre le terrorisme ?

Mis à jour le 17 mai 2022
Publié le 17/05/2022 à 3:00 , , ,
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Le Mali a annoncé le dimanche 15 mai 2022, son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire antidjihadiste. Une décision qui risque d’accroître l’isolement de ce pays, engagé dans la lutte contre le terrorisme.

 

Composé du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, le G5 Sahel est amputé d’un de ses membres. Il s’agit du Mali. Depuis le dimanche 15 mai 2022, Bamako a annoncé son retrait de l’organisation sous-régionale. « Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe » antidjihadiste, indique un communiqué signé du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, publié dans la soirée du dimanche 15 mai.

Cette décision s’explique par une prise de position du Tchad. Ce pays membre du G5 Sahel a refusé de passer le relais de la présidence tournante au tour du Mali. Une décision qui pourrait avoir des conséquences dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Le Tchad, qui avait deux entrées en force sur la scène sahélienne, à savoir la MINUSMA (forces onusiennes) et la Force conjointe du G5 Sahel, s’est tiré une balle dans le pied, en refusant sans raison valable de passer le relais de la présidence tournante au tour du Mali. Les deux pays étant tous deux en transition, aucun ne pouvait donner des leçons à l’autre, en le boycottant », analyse Enoch Djondang, un ancien coordonnateur point focal du G5 Sahel pour le Tchad. Et de s’interroger : « Malheureusement, la mauvaise manœuvre du Tchad lui lègue le poids d’une organisation désormais paralysée et brisée territorialement. Le Tchad, a-t-il un plan crédible de sauvegarde des quelques acquis de coopération inter-pays que le G5 Sahel avait pu créer ? ».

Tout seul, le Mali peut-il lutter contre le terrorisme ?

Tout seul, le Mali peut-il lutter contre le terrorisme ? Pas évident selon le journaliste-écrivain Seidik Abba. « Le G5 Sahel a été créé dans l’espoir de mutualiser les moyens dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Parce que le terrorisme est devenu une menace au plan régional. Aucun pays isolé ne peut lutter contre le terrorisme. Le Mali ne peut pas le faire, pas plus que le Tchad, pas plus que le Niger, pas plus que le Burkina Faso et pas plus que la Mauritanie. Il n’y a pas de possibilité pour un pays de lutter tout seul », explique-t-il à 7info.

Et de poursuivre qu’« Au-delà de ça, il faut dire que la lutte contre le terrorisme au Mali parait problématique. Car c’est l’épicentre du terrorisme au Sahel. C’est de là-bas que les groupes terroristes sont partis pour s’exporter au Burkina Faso, au Niger… Et menacent aujourd’hui de s’exporter dans les pays du Golfe de Guinée. Il est donc important qu’on puisse retrouver le schéma originel pour pouvoir continuer à lutter contre le terrorisme. Parce qu’aujourd’hui la menace terroriste est sous régionale et la réponse ne peut pas être nationale. Elle doit être sous régionale. Et ce, quel que soit le partenaire qu’on a. Tout seul, il sera impossible pour le Mali de lutter contre le terrorisme ».

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En dépit du retrait du Mali du G5, Bamako a déclaré que les relations bilatérales entre les pays de l’organisation « restent maintenues ».

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