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Gabon, le fils d’Ali Bongo « prend » le pouvoir 

Mis à jour le 9 décembre 2019
Publié le 06/12/2019 à 3:59 , , , ,

Une fois « est » coutume. En pleine redistribution des cartes au sommet du pouvoir gabonais, Ali Bongo Ondimba qui avait succédé il y a dix ans à son père, a appelé son fils pour l’épauler au sein de la Présidence. Le jeudi 5 décembre au soir, Noureddin Bongo Ondimba a été nommé « coordinateur général des affaires présidentielles », a annoncé le porte-parole du gouvernement Edgard Mikayou. Ali Bongo préparerait-il sa succession ?

C’est ce jeudi soir en Conseil des ministres que la décision a été prise. Le poste n’est pas nouveau mais le fils aîné du président gabonais est le plus jeune à l’occuper, à 42 ans. La mission de Noureddin Bongo consistera à « assister le président de la République dans la conduite de toutes les affaires de l’Etat et veiller à la stricte application de ses décisions », a rapporté le média Directingodgabon.

S’il n’occupait aucune fonction officielle, son ombre semblait planer au sommet de l’Etat. Analystes politiques et opposants soupçonnaient le dauphin d’avoir orchestré la chute surprise de Brice Laccruche Alihanga, ex-« homme fort » de la Présidence, récemment tombé en disgrâce dans le cadre du lancement de la vaste opération anticorruption « Scorpion ». Cette dernière, lancée à la mi-novembre, a provoqué la chute d’une vingtaine d’hommes politiques et hauts responsables de l’administration gabonaise.

Depuis son retour de convalescence suite à un accident cardiovasculaire, le président Bongo a procédé à de nombreux changements au sein de l’appareil judiciaire et des services de sécurité.

Face à cette tempête, une partie de l’opposition continue de soutenir qu’Ali Bongo n’est plus en capacité de diriger le pays malgré ses récentes apparitions en public. Selon l’Agence France-Presse, le collectif réclame une expertise sur l’état de santé du Président depuis le mois de mars et dénonce « une monarchisation » du Gabon, affirmant, comme la presse d’opposition, que les récents bouleversements au sommet de l’Etat témoignent du « pouvoir grandissant de l’épouse (Sylvia Bongo) et du fils d’Ali Bongo ».

Après avoir fait le ménage autour de lui, Ali Bongo vient de donner un signal fort quant à la préparation de la relève. Le gouvernement gabonais a acclamé la réorganisation du palais présidentiel, faisant désormais de Noureddin Valentin Bongo le numéro deux de la Présidence.

Manuela POKOSSY-COULIBALY

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