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Gabriel Tiacoh, 30 ans après, un proche le raconte

Mis à jour le 4 avril 2022
Publié le 04/04/2022 à 4:02 , ,

4 avril 1992-4 avril 2022, déjà 30 ans que s’éteignait Gabriel Tiacoh. L’athlète ivoirien est celui qui a permis à la Côte d’Ivoire d’obtenir sa première médaille olympique en athlétisme. Que retenir de cette légende partie trop tôt, à l’âge de 29 ans seulement après huit ans de carrière ? Un proche le raconte.

Puissance physique, résistance à la fatigue et à la douleur, performance en vitesse et gestion optimale de la fréquence de course étaient des aptitudes dont Gabriel Tiacoh avait le secret. Ce jeune originaire de la ville de Toumodi dans le centre de la Côte d’Ivoire est né le 9 février 1963. Le 400m était sa spécialité.

C’est en 1976 à l’âge de 13 ans qu’il fait ses premières armes dans le milieu de l’athlétisme. Il se distingue très tôt à Épinay-sur-Seine en France. La poursuite de ses études aux États-Unis en 1983 ne l’empêchera pas de continuer à suivre sa passion pour l’athlétisme. Une abnégation qui va finalement porter ses fruits en 1984.

Cette année-là, lors des Jeux olympiques d’été de Los Angeles, Gabriel Tiacoh, le seul représentant ivoirien, décroche la médaille d’argent aux 400 m avec un chrono de 44 secondes 55. Ce sera la première médaille de la Côte d’Ivoire et la seule en athlétisme. À 21 ans, l’athlète ivoirien devient le premier ouest africain médaillé olympique en athlétisme. Pour le frère Valentin Joseph Siban, passionné d’athlétisme et proche de Gabriel Tiacoh, même courte, sa carrière a été riche de distinctions. « En dehors de la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Los Angeles, Gabriel a été deux fois champion d’Afrique au 400 m en 1984 (à Rabat) et en 1989 (à Lagos), champion des premiers Jeux de la Francophonie à Casablanca au Maroc en 1989, champion de la conférence pacifique 10, trois années consécutives », révèle le religieux, à 7info qui l’a joint.

1986 est une année particulière pour le natif de Toumodi. Au meeting de Pepsi, Gabriel Tiacoh remporte le 400 m, un nouveau record d’Afrique, s’en suit la meilleure performance mondiale de l’année aux championnats universitaires américains. Les meetings de Berlin en Allemagne et de Nikaia en France n’auront pas raison de lui. Pour couronner le tout, au terme de la saison, il est classé N°1 mondial sur 400 m.

Hormis ces performances physiques, Gabriel Tiacoh était un homme de valeur. « C’était un homme généreux et courtois, sympathique et surtout rassembleur. Ses qualités lui ont même valu d’être le représentant de tous les athlètes du monde à la Fédération internationale d’athlétisme », confie frère Valentin Siban à 7info.

Malheureusement au sommet de sa carrière il est frappé par une méningite à laquelle il succomba le 4 avril 1992 à l’âge de 29 ans.

 

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Trente ans après son décès, l’athlète a-t-il inspiré les jeunes générations ? « Gabriel a tracé les sillons pour la jeune génération. Hélas il n’y a pas eu de suivi. Il faut que les autorités prennent en main l’athlétisme qui fait malheureusement partie des sports mineurs en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, tous nos jeunes veulent aller au football, car on fait plus la promotion de ce sport. Nous avons des talents en athlétisme qui ont besoin d’être soutenus et encouragés pour assurer la relève de Tiacoh. Il faut que les autorités jettent un regard de ce côté », plaide frère Valentin Siban, l’auteur d’un livre dédié à la légende de l’athlétisme ivoirien.

Gabriel Tiacoh en l’espace de quelques années a réussi l’exploit de marquer le 400 m mondial et africain et demeure une légende en Côte d’Ivoire. Pour pérenniser sa mémoire, le religieux passionné d’athlétisme souhaite une forte implication de l’État. « Je souhaite qu’un édifice sportif et une université portent le nom de Gabriel Tiacoh. Car au-delà du sport, c’était un étudiant studieux qui avait décroché un MBA en 1986. Par la même occasion, je demande à l’État de remettre sur pied le meeting international ‘’ Gabriel Tiacoh’’ qui a été abandonné depuis quelques années. Je pense que cela pourra inciter les jeunes à découvrir qui il était et à faire comme lui », souhaite frère Valentin Joseph Siban.

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