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Gambie | Fin d’état de grâce pour Adama Barrow avec sa démission exigée 

Mis à jour le 19 décembre 2019
Publié le 19/12/2019 à 3:55 , , ,

Ce lundi 16 décembre, des milliers de Gambiens du mouvement « Opération Three years Jotna » (Trois ans c’est bon) ont manifesté à Banjul, capitale gambienne, pour que le président Adama Barrow quitte le pouvoir après un mandat de trois ans, comme il s’y était engagé en devenant le candidat unique de l’opposition en 2016. Cependant, le chef d’Etat conspué entend diriger le pays jusqu’en 2021.

Cette année, le président Adama Barrow est revenu plusieurs fois sur sa promesse de quitter le pouvoir au terme des trois ans de son mandat.

Selon la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans avant d’organiser une élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter, rapporte l’Agence France-Presse (AFP). Fin septembre, face à la pression montante de la rue, une partie de la coalition avait accepté qu’Adam Barrow achève son mandat de cinq ans malgré les refus catégoriques de deux partis de la coalition, dont le Parti démocratique unifié (UDP), ex-parti du chef d’Etat gambien.

C’est encadrée par les forces de l’ordre que la population a défilé en grand cortège dans les rues de Banjul, capitale gambienne.

Elle répondait à l’appel d’un mouvement civil fondé par un homme d’affaires gambien, Musa kaïra, vivant aux Etats-Unis.

Ce lundi 16 décembre, les organisateurs de la manifestation ont adressé à Adama Barrow un mémorandum lui rappelant ses engagements et lui ont donné la date butoir du 19 janvier pour démissionner. Ce à quoi la présidence a réagi : « Autant que je sache, le président Barrow a été élu pour cinq ans. Ils ont le droit de manifester, ils ont manifesté et c’est tout » a déclaré à l’AFP la porte-parole de la présidence Amie Bojan Sissoho.

Adama Barrow, lui ne semble pas s’inquiéter des contestations populaires. Le chef d’Etat gambien vient d’achever une tournée du pays aux allures de campagne électorale et assure que « personne ne pourra (le) forcer à quitter le pouvoir avant 2021 (…) Nous irons aux élections en 2021 et je transmettrai dignement le pouvoir à quiconque l’emportera » aurait-t-il déclaré selon le journal The Standard. Les contestataires quant à eux, menacent de manifester illégalement en direction du palais présidentiel le 19 janvier.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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