Société

Mariage polygamie en Côte d’Ivoire, Constance Yaï marque son indignation

Mis à jour le 11 juillet 2022
Publié le 12/07/2022 à 8:00 , , ,

La proposition de loi sur la légalisation de la polygamie optionnelle émise le jeudi 7 juillet 2022 par le député Yacouba Sangaré, est mal perçue par les défenseurs des droits de la Femme.

 

Le jeudi 7 juillet 2022, le député de Koumassi, Sangaré Yacouba déclarait son intention de faire légaliser la polygamie en Côte d’Ivoire.

« Il est temps de mettre fin à l’hypocrisie et de briser le tabou de la polygamie, qui est pourtant une pratique réelle et courante dans nos sociétés africaines », justifiait -il.

Mais l’intention du député de la commune de Koumassi à Abidjan ne plait pas à tous. Des responsables des organisations de défense des droits de la femme s’insurgent. Constance Yaï, l’ancienne ministre ivoirienne de la Femme a animé une conférence de presse le lundi 11 juillet 2022. L’ex-responsable de l’Association ivoirienne du bien-être familiale (AIBF), marque son indignation.

Cette proposition de loi est « une provocation aux droits des femmes », se révolte Constance Yaï.

L’ancienne ministre de la Femme s’interroge également.

« Sommes-nous capables d’assumer la polygamie féminine dans un principe d’égalité de droit femmes-hommes ? »

Selon la conférencière, le député de Sangaré Yacouba à travers son projet veut faire régresser les droits des femmes en Côte d’Ivoire.

« Les femmes sont extrêmement minoritaires dans les instances de décision, gouvernement, conseils d’administration ou assemblée nationale. Il se trouve de plus pour faire de la provocation en minimisant la gravité du moment. Une proposition de loi portant sur la légalisation de la polygamie optionnelle a été introduite par M. Sangaré Yacouba, député de Koumassi. Selon lui, si cette loi arrive à être adoptée, l’homme peut désirer se marier civilement à autant de femmes de son choix, car désormais, la polygamie serait régie par la loi. À moins qu’il ne s’agisse de plaisanterie de fort mauvais goût ou d’un ballon d’essai, on est en droit de se demander si les propos que nous avons entendus de la bouche de notre parlementaire ont juste pour objet de diviser notre pays, de fragiliser la communauté nationale ou tout simplement de faire régresser notre arsenal juridique et les droits des femmes », a-t-elle martelé.

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