La Côte d’Ivoire a récemment marqué une avancée majeure dans sa stratégie de gestion de la dette et de financement du développement durable. Cette opération, première de ce type à bénéficier d’une garantie de la Banque mondiale, permet de concilier gestion des risques de dette et mobilisation de ressources de financement durable.
En rachetant 400 millions d’euros (262 milliards FCFA) de créances commerciales coûteuses à l’aide d’un financement moins onéreux, cette transaction permet une amélioration significative du profil de la dette du pays.
Avec des taux d’intérêt réduits, des échéances prolongées, et un différé d’amortissement, elle libère 330 millions d’euros (216 milliards FCFA) sur cinq ans, tout en générant des économies nettes de 60 millions d’euros (39 milliards FCFA). Ces économies contribuent directement à réduire les pressions budgétaires et à renforcer la résilience de la Côte d’Ivoire face aux fluctuations économiques mondiales.
En mobilisant des investisseurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), l’échange s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Plateforme nationale pour le financement durable, adoptée par décret le 31 octobre 2024.
Placée sous la supervision du ministre des Finances, elle incarne l’engagement de la Côte d’Ivoire à mobiliser des ressources innovantes et durables pour financer les secteurs clés du développement, tout en s’alignant sur les meilleures pratiques internationales.
Cette transaction montre que des mécanismes bien conçus peuvent simultanément renforcer la soutenabilité de la dette publique et libérer des ressources pour les priorités nationales. En utilisant des systèmes nationaux déjà en place, plutôt que des structures offshores complexes, la Côte d’Ivoire minimise les coûts administratifs et optimise les impacts sur le développement.
Ce positionnement pionnier vient renforcer l’image de la Côte d’Ivoire et témoigne de sa gestion rigoureuse et proactive de la dette publique. Car de nombreux pays sont confrontés à des paiements croissants au titre du service de la dette. Ils consomment les ressources qu’ils pourraient consacrer à des priorités de développement.
Eric Coulibaly