La question de la pérennité des entreprises en cas de transmission/succession a été débattue au cours de la Conférence sur la gouvernance des entreprises tenue à Abidjan le 12 décembre 2018.
Quand vous créez une entreprise, votre espoir est qu’elle soit pérenne. Aussi la question de la gestion de cette entreprise à votre départ ne doit pas être négligée. C’est tout le sens du panel sur « La transmission d’entreprise : le défi de la pérennité et du développement » tenu au cours de la Conférence sur la gouvernance d’entreprise le 12 décembre 2018 à Abidjan.
C’est une initiative de la Filiale de l’Agence Française de Développement dédiée au secteur privé, Proparco.
Partageant son expérience, Eric Djibo, PDG de la Pisam a indiqué que la succession dans son cas, s’est faite dans l’urgence. C’est-à-dire après le décès brusque de son père.
« Le défi était comment contrôler le conseil d’administration. En tant que financier nous avons pu nous en sortir. La bonne gouvernance seule ne suffit pas. La transparence des états financiers est importante »
Heureusement pour lui, précise-t-il, il connaissait déjà l’entreprise pour y avoir travaillé en qualité de contrôleur de gestion.
Stephane Thiemele de South Brigde Partner, pour sa part, insiste sur les facteurs culturels et émotionnels. « Ces facteurs sont déterminants. Les différences entre les communautés d’affaires sont importantes à prendre en compte dans la retransmission. Pour parler à une communauté ivoirienne, il y a des codes », fait-il observer.
Richard Lowe de Activa mène en ce moment une phase de transfert. Il estime que cette phase est primordiale. « Il faut progressivement faire passer l’idée de la manière dont les choses sont organisées. Je n’aurai pas inclus mon fils, si je n’avais pas confiance en ses qualités ».
Les panélistes sont d’accord pour dire que la légitimité de l’enfant qui va prendre la suite des affaires n’est toujours pas facile à aborder. En cas de non manifestation d’intérêt par un enfant, il faut privilégier la succession industrielle dans le même secteur. C’est-à-dire à une entreprise qui travaille sur le même sujet que vous. Les spécialistes insistent aussi pour que soient séparés le capital et la direction, avec discipline.
A côté de ce thème débattu à la Conférence, les participants ont assisté à deux autres panels. Ce sont : « Quelle gouvernance d’entreprise et pour quelle croissance ? » et « L’ouverture du capital aux investisseurs : quels enjeux pour les entreprises en croissance ? » Des rencontres B2B ont également eu lieu.
Situant les enjeux de la Conférence sur la gouvernance des entreprises, Djalal Khimdjee, directeur général délégué, PROPARCO cite entre quatre raisons, le volet respect de toutes les parties prenantes, les salariés y compris. « Une bonne gouvernance, c’est également le respect de toutes les parties prenantes : c’est par ce respect que se crée la confiance : respect des actionnaires et des clients bien sûr, mais aussi respect des salariés et des partenaires publiques comme privés », estime-t-il.
« Une bonne gouvernance repose sur une répartition claire et équilibrée des pouvoirs et sur l’application de certains principes éthiques dans le comportement de chaque partie prenante. Ceci est vrai au niveau d’un Etat, ceci est vrai pour une grande entreprise mais ceci est également important au niveau des petites et moyennes entreprises », conclut-il.
Nesmon De Laure
Poleafrique.info