Une mission d’évaluation du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) a restitué, le 24 juillet 2018 à Abidjan, ses travaux, après deux semaines d’inspection dans différentes localités du pays. Cette mission intervient en marge du sommet de l’Union africaine de janvier 2019 où le président ivoirien, Alassane Ouattara, devra rendre compte de sa gouvernance depuis avril 2011.
Alassane Ouattara se rend au sommet de l’Union africaine en janvier 2019. L’une de ses missions sera de présenter le bilan de sa gouvernance depuis avril 2011. Ceci, dans le cadre du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP). Il s’agit d’un outil mis en place par l’organisation régionale afin de contrôler la gouvernance, encourageant ainsi la bonne gouvernance sur le continent.
Avant le rendez-vous d’Addis-Abeba, une auto-évaluation a eu lieu en Côte d’Ivoire, menée par la Commission nationale du MAEP.
Des experts africains sont venus par la suite confronter les résultats de l’auto-évaluation ivoirienne avec les réalités du terrain. Pendant deux semaines, ils ont sillonné, en deux groupes, les localités d’Aboisso, Abengourou, Grand-Bassam et San-Pedro et celles de Bouaké, Korhogo et Man.
Quatre axes majeurs sont concernés par cette évaluation. Ce sont : la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance et la gestion économiques, la gouvernance d’entreprise, et le développement socio-économique.
Une cérémonie de restitution des travaux des évaluateurs a eu lieu le mardi 24 juillet dans une salle de la Primature à Abidjan-Plateau.
Le prof Moustapha Kayal, porte-parole des observateurs extérieurs du MAEP a indiqué que l’équipe démocratie et gouvernance politique, dirigée par le professeur Babacar Gueye a examiné le rapport d’auto-évaluation. « Elle félicite les équipes techniques de recherches ivoiriennes pour le travail de bonne facture. Toutes les questions prioritaires ont été abordées et renseignées »
Le prof Moustapha Kayal a ajouté qu’après chaque rencontre avec les autorités, des consultations citoyennes se sont tenues dans les locaux de la préfecture.
« Les questions posées aux citoyens comme aux autorités ont porté sur la stabilité, la réconciliation, la participation des femmes et des jeunes, les conflits fonciers, la liberté d’expression politique, la liberté de manifester, la réalité de la décentralisation ».
Rapportant le travail de la commission gouvernance et la gestion économiques dirigé par le professeur Moustapha Mekedech , le porte-parole a noté qu’il « reste à compléter les tableaux statistiques, il reste les réunions avec secteur d’industrie et de commerce ». A l’en croire, le groupe souhaite également des entretiens en parallèle pour plus d’objectivité.
Selon le rapporteur, la mission 3 a permis de comprendre la situation actuelle et les défis qui se posent aux entreprises ivoiriennes. Ont souvent été discutées, entre autres, « Les difficultés de création d’entreprise à l’intérieur du pays, l’état des infrastructures routières qui pénalisent les entreprises et commerçants » Le problème du foncier, la redistribution de la croissance, la mise à nouveau du capital humain etc. ont été abordés.
Par ailleurs, il précise que la mission 4 a noté, entre autres, qu’il faut faire en sorte que la participation des parties prenantes soit effective, notamment dans le cadre de la réconciliation nationale. « Des efforts d’accès aux services sociaux de base sont notés avec néanmoins des disparités au niveau des régions », font constater les observateurs externes.
Aly Coulibaly, ministre de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, a souligné que les évaluateurs ont travaillé en « totale liberté ». « En aucun moment, nous n’avons cherché à interférer dans le travail qui lui a été confié. Ce qui aurait été contraire à nos principes. Tout comme, nous n’avons pas voulu détricoter le Rapport National d’auto-évaluation de la Commission Nationale. Nous l’avons présenté comme tel lors du Conseil des Ministres du 30 Mai dernier », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que la deuxième chose qu’il convient de relever « c’est la performance que vient de réaliser notre pays. En un temps record, la Côte d’Ivoire a franchi les différentes étapes que comporte le mécanisme.
Cela, on le doit à la volonté politique qui s’est exprimée, mais aussi au travail remarquable de la Commission Nationale du MAEP, de ses démembrements à l’intérieur du pays, de toute l’équipe de la Commission Nationale, à la compétence et à l’efficacité de son Président, notre frère Bernard KONAN »
Kablan Duncan, le vice-président de la République qui a présidé la cérémonie de restitution de l’évaluation externe de la Côte d’Ivoire dans le cadre du MAEP, a noté que : « cette évaluation externe apparaît, certes, comme une nécessité liée au processus même du MAEP, mais elle est aussi et surtout l’expression d’une volonté clairement affirmée du Chef de l’Etat et du Gouvernement, qui se sont empressés d’autoriser la présente mission ».
Le vice-président a promis que les observations de la mission seront discutées en conseil des ministres et feront objet d’ajustement.
La Côte d’Ivoire a signé le Protocole d’Accord du MAEP en 2015. Le cadre institutionnel a été mis en place dans la même année. Sont parties prenantes, l’administration publique, des partis politiques, le secteur privé, des organisations de la société civile, des organisations paysannes, des organisations syndicales, des confessions religieuses, des Rois et Chefs traditionnels.
Nesmon De Laure
Pôleafrique.info