La réclamation est du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Selon cette formation politique, en plus de la grâce présidentielle, les autorités ivoiriennes doivent prendre une loi d’amnistie en faveur de l’ancien président Laurent Gbagbo. Et ce conformément aux conclusions du dernier dialogue politique. Mais l’idée n’est pas partagée par certains politiques pour qui les recommandations des discussions avec le gouvernement n’en font pas cas.
« (…) la phase 5 du dialogue politique n’a jamais recommandé la prise d’une loi d’amnistie. L’UDCY s’inscrit en faux et dénonce une tentative de manipulation de l’opinion nationale et internationale », indique l’Union démocratique et citoyenne (UDCY) dans une note dont 7info s’est procuré copie.
Anicet Guéla Gnanzi, le président de ce parti politique qui a pris part aux dernières assises entre gouvernement-société civile-partis politiques, réagit ainsi à la déclaration du nouveau parti de Laurent Gbagbo.
En conférence de presse le mardi 9 août 2022 et évoquant le rapport final du dialogue politique, Koné Katinan, le porte-parole du PPA-CI demandait qu’au-delà de la grâce présidentielle, l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo soit amnistié.
« Cette phase du dialogue politique avait recommandé, parmi les mesures d’apaisement, la prise d’une loi d’amnistie pour régler les problèmes liés aux situations suivantes…la condamnation du président Laurent Gbagbo de surcroît en son absence, suite à des poursuites n’ayant pas tenu compte de son statut d’ancien président de la République conformément à la loi 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’ancien président, d’ancien chef ou président d’institution nationale et d’ancien membre du gouvernement », fait savoir Koné Katinan.
LIRE AUSSI: Indépendance à Yamoussoukro : les raisons de l’absence de Laurent Gbagbo
Ce que dit le rapport final
Signé début mars 2022 après plusieurs mois de discussions, le rapport final du 5e dialogue politique se présente en cinq grandes parties dont « les principales propositions débattues », et « les recommandations ».
Selon le document, au titre des mesures d’apaisement de l’environnement politique, il a été proposé et débattu les questions se rapportant à l’ancien dirigeant ivoirien qui bénéficie d’une grâce présidentielle.
« Le non-respect des procédures spéciales en matière de poursuites pénales dans le cadre des poursuites initiées contre le Président Laurent GBAGBO, prévues par le statut d’ancien Président de la République ; L’élargissement de l’ordonnance du 6 août 2018 portant amnistie aux personnes qui en avaient été exclues, notamment l’ex-Président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et les Militaires », lit-on dans les points 8 et 9 des mesures d’apaisement de l’environnement politique dans les principales propositions débattues.
Mais au niveau des recommandations, aucun point explicite concernant l’ex-président n’est mentionné. Toutefois, il est fait mention au titre du cadre du suivi, que les participants « souhaitent-ils que se tiennent périodiquement des rencontres de Haut Niveau ».
Laurent Gbagbo est condamné par la justice ivoirienne pour les ‘’braquages ‘’ de la BCEAO lors de crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait plus 3000 morts selon des organisations internationales.