Pourra-t-il être candidat à l’élection présidentielle de 2025 ? La question se pose pour l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo depuis le samedi 6 août 2022 soir, date à laquelle Alassane Ouattara, son successeur lui a accordé sa grâce alors qu’il est condamné à une lourde peine de prison.
La mesure de la grâce présidentielle a été saluée par le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), le nouveau parti de Laurent Gbagbo. Car par ce pardon, Alassane Ouattara dispense son prédécesseur condamné par la justice ivoirienne de purger la peine d’emprisonnement décidée contre lui. Mais cette exemption ne garantit pas tous les droits civiques de l’ex-dirigeant ivoirien.
Selon des observateurs, le décret présidentiel pris par Alassane Ouattara n’est point un laissez-passer pour Laurent Gbagbo. Il ne devrait pas prendre part à des élections dans le pays. C’est ce qu’avance Dr Geoffroy Julien Kouao, un politologue et essayiste ivoirien.
« Pour être président de la République, il faut être de bonne moralité. La preuve de celle-ci se fait par le casier judiciaire. Or avec la grâce présidentielle accordée, il est toujours marqué dans le casier judiciaire de Gbagbo Laurent qu’il a été condamné à 20 ans de prison en 2018 », fait savoir à 7info, l’auteur du livre « Violences électorales et apologie de l’impolitique faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ».
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Laurent Gbagbo est condamné par la justice de son pays à 20 ans de prison pour ‘’braquage’’ de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). L’ex-dirigeant ivoirien a eu cette condamnation par contumace. Pendant environ dix ans, il était aux prises avec la Cour pénale internationale (CPI) où il était accusé de crimes de guerre et de crime contre l’humanité. Innocenté définitivement le 31 mars 2021, il a fait son retour en Côte d’Ivoire le 17 juin 2021.
Pour le PPA-CI, sa nouvelle formation politique, au-delà de grâce, les autorités ivoiriennes doivent amnistier l’ancien chef de l’Etat.