Côte d’Ivoire

Grève à la fonction publique : les secteurs Éducation-Formation, Santé et Protection sociale à l’arrêt ?

Mis à jour le 15 octobre 2024
Publié le 15/10/2024 à 12:32 , , , , , ,

Ils semblent déterminés à aller jusqu’au bout malgré les négociations. Le collectif des organisations syndicales du secteur Education-Formation, Santé, Protection sociale maintient son mot d’ordre de grève de trois jours. L’arrêt de travail a débuté ce mardi 15 octobre 2024.

“Enseignants, fonctionnaires de Côte d’Ivoire, il est 19 h 20 ce lundi 14 octobre. Nous voulons vous dire ce soir que le mot d’ordre de grève lancé par les différentes faitières pour les 15, 16 et 17 octobre, est maintenu”, a déclaré lundi dans la soirée, le secrétaire général de la Confédération ivoirienne des syndicats libres (CISL)-Dignité, Bli Blé David, devant les journalistes et responsables syndicaux, lors d’un point de presse à Abidjan.

Les 72 h d’arrêt de travail qui ont débuté ce mardi 15 octobre sur l’ensemble du territoire ivoirien. Cette grève, selon les organisateurs, visent à revendiquer entre autres une prime pour les enseignants.

Ils revendiquent aussi une revalorisation salariale, des indemnités, d’allocations familiales, le déblocage des avancements avec effets immédiats, et autres.

En face, les autorités qui ne partagent pas l’initiative ont pris des dispositions pour permettre le déroulement normal des cours et le fonctionnement des centres de santé.

Depuis ce matin, comme constaté par 7info à Cocody et à Yopougon, des agents des forces de l’ordre sont déployés devant des établissements scolaires et les structures sanitaires à Abidjan.

Une trêve sociale signée en cours

Le Gouvernement ivoirien et les organisations syndicales de la Fonction Publique ont signé, le lundi 08 août 2022 à Abidjan, un protocole d’accord portant trêve sociale sur la période 2022-2027.

Cet accord visait à permettre à l’État de mettre en œuvre le programme de travail du gouvernement dans un environnement social stable.

Selon le gouvernement, de nombreux projets sont annoncés dans le domaine de la protection sociale, notamment, la retraite logement, l’assurance chômage, la retraite complémentaire dans le secteur privé et la branche accidents de travail et maladies professionnelles dans le secteur public.

Pour permettre également que les cours soient dispensés dans les écoles et que les centres de santé fonctionnent, la préfecture d’Abidjan s’est saisie du dossier.

Dans un communiqué consulté par 7info, elle invite les directeurs régionaux de la Santé, de la protection sociale et de l’Éducation nationale, à lui communiquer la liste des grévistes.

« En dépit du protocole d’accord portant trêve sociale conclue avec les centrales et faîtières syndicales sur la période 2022-2027, des organisations syndicales des secteurs de l’éducation-formation, de la Protection Sociale et de la Santé entendent observer une grève de 72 heures sur l’ensemble du territoire national, les 15, 16 et 17 octobre 2024. Si ces arrêts de travail sont effectifs, ils pourraient mettre à mal le climat de paix sociale. En conséquence, je vous demande de bien vouloir me tenir la liste de vos collaborateurs qui observeront ladite grève. Votre diligence m’obligerait », lit-on.

Des actions de l’Etat en faveur des fonctionnaires

Ces dernières années des efforts ont été consentis par l’Etat ivoirien. Il s’agit de la revalorisation des salaires, de l’indemnité de transport dans le public qui est passé de 7 000 FCFA à 20 000 FCFA pour les fonctionnaires résidant à Abidjan.

Et de 7 000 FCFA à 15 000 FCFA pour les fonctionnaires à Bouaké, de 5 000 FCFA à 15 000 FCFA pour les fonctionnaires dans les autres chefs-lieux de régions et de 5 000 FCFA à 10 000 FCFA pour tous les autres fonctionnaires dans le reste du pays.

“Aujourd’hui, la moisson est bonne. Ce qui est fait aujourd’hui est un geste très fort du gouvernement”, avait salué Bli Blé David, à la signature de la trêve sociale en août 2022.

“La joie qui m’anime est très grande. L’extension de l’indemnité de logement à tous les fonctionnaires est la réparation d’une grande injustice. Mais ce qui nous enchante le plus, c’est l’instauration d’un nouveau droit, c’est-à-dire la prime exceptionnelle de fin d’année que nous appelons « Prime ADO », avait dit, pour sa part, le président de la Plateforme des organisations professionnelles des secteurs publics et privés de Côte d’Ivoire, Théodore Gnagna Zadi.

Tristan Sahi  

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