Des fonctionnaires du secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire ont entamé une grève de 48 heures les 3 et 4 avril 2025. Dans des localités du pays, des salles de classe sont restées fermées et les cours ont été suspendus dans des écoles publiques. Les initiateurs de cet arrêt de travail exigent une prime d’incitation.  

 

Depuis le jeudi 3 avril 2025, le secteur éducation-formation est secoué par une grève des enseignants. Ces derniers réclament une prime.

Mais à combien s’élèvent cette prime ?

Le 15, 16 et 17 octobre 2024 alors que le secteur éducation-formation vivait la même situation pour la même cause, 7info est entré en contact avec un des initiateurs de la grève.

Il s’agit de Etilé Aboh Frédéric, un membre du bureau exécutif national de l’Union nationale des Instituteurs pour le Changement (UNIC).

Son mouvement faisait partie des organisations syndicales initiatrices de la grève menée mi-octobre 2024.

À 7info, il avait levé un coin de voile sur ce que les enseignants mécontents exigent du gouvernement ivoirien.

« Nous réclamons une prime trimestrielle pour tous les enseignants.

Nous réclamons 600 000 FCFA pour le plus petit grade et une augmentation de 50 000 FCFA par grade », confiait-t-il à 7info qui l’a joint.

Une grève « illégale et inopportune » dit le gouvernement

Comme celle de mi-octobre 2024, la grève des enseignants d’avril 2025 n’est pas autorisée par le gouvernement.

Dans un communiqué publié ce week-end, la ministre de la Fonction publique, Anne Ouloto a dénoncé une grève jugée « illégale et inopportune ».

Elle a souligné qu’elle survient malgré les négociations toujours en cours entre le gouvernement et les syndicats signataires de la trêve sociale.

Elle a rappelé les efforts financiers consentis par l’État en faveur des fonctionnaires depuis plus d’une décennie, estimés à plus de 2 700 milliards FCFA.

Après les deux premiers jours de débrayage, les enseignants mécontents annoncent qu’ils vont poursuivre leur action sur deux jours supplémentaires, à savoir les 7 et 8 avril 2025.

Ube annonce qui a fait réagir le gouvernement. Dans son communiqué, la ministre de la Fonction publique annonce aussi des sanctions sévères.

« (…) tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail…sera considéré comme démissionnaire », prévient le gouvernement

Dans son communiqué, annonce que des sanctions disciplinaires immédiates seront appliquées à l’encontre des enseignants qui ne reprendront pas les cours dès le lundi 7 avril 2025 à 7 h 00.

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« (…) tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025 à 07 heures 00 minute sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel, conformément aux dispositions du statut général de la Fonction Publique », a-t-elle déclaré.

Elle précise que cette décision s’appuie sur l’article 101 du statut général de la Fonction Publique, qui confère au ministre de tutelle une compétence disciplinaire universelle en cas de manquement aux obligations professionnelles.

« Une procédure spéciale sera mise en œuvre en vue de sanctionner tous les contrevenants aux obligations qui pèsent sur le fonctionnaire, notamment l’obligation d’assurer avec loyauté le service public », ajout Anne Désirée Ouloto.

Tout en condamnant cette grève qu’elle considère comme une « prise en otage de l’école », la ministre a lancé un appel à la responsabilité des syndicats impliqués, les exhortant à reprendre les discussions dans un cadre apaisé.

Richard Yasseu

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