Ce mercredi 5 avril, marque le début de la grève de 72 heures lancée par la coalition des syndicats pour le paiement du stock des arriérés des fonctionnaires. Mais, cette première journée de grève n’a pas été suivie par l’ensemble des fonctionnaires ivoiriens, a constaté politikafrique.info.
La coalition des syndicats pour le paiement du stock des arriérés est composée de neuf syndicats dissidents de la plateforme nationale des organisations des fonctionnaires, initiatrice de la première grève générale en janvier dernier.
La coalition opposée à la proposition d’une trêve sociale annoncée par le Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly, a décidé de débrayer les 5,6 et 7 avril 2017.Ce, en vue d’obtenir le paiement du stock des arriérés des fonctionnaires avant la signature d’une quelconque trêve sociale.
En ce premier jour de grève,pour les ministères logés à la Tour D, visités par l’équipe de politikafrique.info à 10H30, les fonctionnaires étaient tous présents à leurs postes. Pis, la majorité d’entre eux n’est pas informée de cette grève et les fonctionnaires et agents de l’Etat ne connaissent même pas la coalition en question.
« C’est quelle grève encore ? Comme vous le constatez, nous travaillons ici. On n’est donc pas informé de cette nouvelle grève », lancent des fonctionnaires rencontrés dans un bureau du ministère des Eaux et forêts au plateau.
Le Directeur de la communication de ce ministère, Bolati Julien, confirme à son tour, qu’il n’y a pas de grève et que tous les travailleurs sont présents. Pourtant, le Lt Alidjou Touré, porte-parole de la coalition est bel et bien de ce ministère.
Même son de cloche au ministère de la salubrité, de l’environnement et du développement durable. « Nous n’avons reçu aucune information sur ce mot d’ordre de grève. Tout le monde est à son poste », indique Amesson, assistante du Directeur de la communication. C’est le même constat aux ministères des Infrastructures Economiques et de l’éducation nationale.
Constat à l’intérieur du pays
Joint par la rédaction, Dr Memon Fofana, sociologue, Enseignant-chercheur à l’Université Péléforo Gon révèle que la grève n’est pas effective dans la ville de Korhogo. Il est membre de la coordination nationale des enseignants et chercheurs (CNEC), également membre de la plateforme nationale des organisations des fonctionnaires, opposée à ce mot d’ordre de grève.
Nos sources à Bouaké et Gagnoa affirment à leur tour que la grève n’est pas suivie.
Cependant à Man, le 5è adjoint au maire, Obed Blondé Doua, confie que la grève a été effectivement respectée par les fonctionnaires du ministère de l’intérieur. Non sans préciser qu’en dehors de ce ministère, toute l’administration à travailler dans la localité.
Pourtant, satisfecit de la coalition
70% de taux de suivi national pour la première journée de grève, selon la coalition des syndicats pour le paiement du stock des arriérés. « Abidjan (au primaire) 80% , Bouaké plus de 60% , Duékoué 70%, Daloa 85%, Man 100% et Dabou 100% au niveau du primaire) »,détaille le porte-parole de la coalition des syndicats pour le paiement du stock des arriérés , Alidjou Touré, à politikafrique.info.
Avec ces résultats, Alidjou Touré félicite ses camarades sur le terrain pour cette forte mobilisation, tout en espérant que le taux de suivi des deux autres journées sera plus important.
Cette grève est jugée inopportune par la plateforme nationale des organisations des fonctionnaires. D’ailleurs, la plateforme fait partie du comité de dialogue sur les conditions de la trêve, mis en place par le Premier Ministre, en vue de la signature d’une trêve sociale.
Sur les six points de revendications des syndicats des fonctionnaires, quatre ont été satisfaits par le gouvernement.
Gnoungo Fanta
Source : rédaction politikafrique.info