Au moins 8 points de revendication sous-tendent la grève lancée par les 12 syndicats du personnel de la santé en Côte d’Ivoire et qui est sensée débutée le 5 novembre prochain. La piqûre se fera sentir dans tous les établissements de soins, directions et programmes de la santé. La réaction du ministère est attendue.
« Tous mobilisés, tous déterminés pour une grève totale ». C’est le slogan qui annonce les couleurs de la grogne des syndicats des agents de la santé de Côte d’Ivoire. Elle part du lundi 5 au vendredi 9 novembre prochain. Plusieurs points de revendication ont été évoqués. Ce sont entre autres, la signature du nouveau décret portant statut de l’INFAS, l’application du système LMD, le paiement au personnel soignant des 100 et 150 points d’indice octroyés en 2017 aux fonctionnaires des catégories A, B, C et D, ne disposant pas de grilles particulières, l’octroi d’indemnité de logement à tout le personnel soignant et administratif, l’octroi d’une indemnité de sujétion à tout le personnel soignant et administratif ou encore la prise en compte des cadres supérieurs administratifs de la santé dans les indemnités particulières accordées par décret numéro 2008-03, du 4 janvier 2008. Ce sont en tout 8 points de revendications qui ont été soulevés.
Kangouté Maïmouna, secrétaire générale du Syndicat National des Sages-Femmes et maïeuticiens de Côte d’Ivoire (SYSAFCI), l’un des syndicats engagés dans la grève, donne plus de détails.
« De façon concrète, un certain nombre de préoccupations ont été évoquées. Par exemple, la revalorisation indiciaire de soin qui a été attribué à un groupe de fonctionnaires en 2017 et qui nous a exclus, sous prétexte que nous bénéficions déjà d’avantage en points, ce qui n’est pas le cas. Si on prend par exemple une sage-femme en début de carrière, c’est le même nombre de points d’indice que le fonctionnaire qui a bénéficié de la revalorisation l’année dernière alors que nous sommes considérés comme un secteur prioritaire, comme plusieurs secteurs identifiés en Côte d’Ivoire.
Il y a aussi la prime d’intéressement qui varie de 10 000 CFA à 50 000 FCFA, en une année de travail pour motiver le personnel. Nous trouvons que c’est injuste pour des gens qui produisent des ressources financières. Il s’agit aussi de l’indemnité de logement dont nous ne bénéficions pas jusqu’à maintenant. Seuls les cadres supérieurs y ont accès, et nous estimons même que le taux d’attribution est infime par rapport à d’autres secteurs qui bénéficient d’indemnités de logement de 90 à 100 000 FCFA pour les grades les plus bas » explique la syndicaliste jointe par Poleafrique.info, avant d’ajouter qu’une reconduction du mot d’ordre de grève est à prévoir si les revendications suscitées ne sont pas satisfaites.
« Bien sûr, le mouvement de grève est reconductible. On espère que ça durera moins, que ce soit résolu avant le terme. Nous attendons la construction d’un projet de décret. S’il n’y a pas de décret nous continuerons à arrêter le travail après le 5 novembre » assure-t-elle.
Le personnel de santé en grève, qu’en est-il des malades ? A la question de savoir les dispositions prises concernant la prise en charge des patients, Douali Bi Charles, secrétaire général du Syndicat National des infirmiers et infirmières de Côte d’Ivoire (SYNICI), rassure que tout sera fait, selon les dispositions prévues par la loi.
« Nous allons faire le minimum. Le service minimum sera organisé selon la loi de service équivalent au dimanche et jour férié » indique-t-il.
Les 12 syndicats du personnel de la santé sont tous signataires du préavis de grève. Si pour l’heure des négociations n’ont pas encore été engagées avec la tutelle, une réaction est attendue les jours qui viennent. Le service communication du ministère de la santé publique joint par Poleafrique.info, a promis réagir mais jusque-là, rien. Les responsables étaient en réunion avec le ministre Dr Aka Aouélé ce matin, sûrement pour définir la marche à suivre concernant cette grève. Cependant rien n’a pour l’instant filtré de cette rencontre de crise.
Éric Coulibaly
Poleafrique.info