À l’issue de deux assemblées générales, 81 personnes, journalistes et personnels de la rédaction de TV5Monde ont voté la grève. Les syndicats signataires, le Syndicat National des Journaliste (SNJ) et Force Ouvrière (FO) appellent tous les salariés de l’entreprise à les rejoindre.
« Les salariés grévistes, permanents et précaires, dénoncent un plan social déguisé derrière la réorganisation annoncée de leur rédaction : l’objectif affiché est de « faire plus » avec moins, tout en répondant à l’impératif pour la chaîne de réussir sa révolution numérique, au cœur du plan stratégique de l’entreprise. Une révolution numérique sans vision ni ambition, que les salariés, livrés à eux-mêmes, sont sommés de porter à bout de bras ».
L’axe majeur du plan stratégique 2017-2020 pour TV5Monde est la transformation numérique. Une mutation technologique compliquée par le caractère mondial de la chaîne, et surtout par un manque de moyens. Des contraintes budgétaires qui pèsent depuis plusieurs années sur l’entreprise, et qui ne laissent pas présager d’une capacité pour la chaîne de mettre en œuvre le plan stratégique. Ce « plan social déguisé » viserait donc à faire des économies sur le dos des employés.
Le communiqué du SNJ et de FO pointe du doigt la précarisation actuelle des journalistes de TV5Monde et qui se creusera davantage.
« Cette réorganisation se fait sur le dos des journalistes permanents de TV5 Monde, qui touchent déjà les salaires parmi les plus bas du paysage audiovisuel français. Elle met surtout en danger les précaires de la rédaction : plusieurs dizaines de journalistes rémunérés à la pige risquent d’être éjectés ».
La situation des correspondants de la chaîne, indispensables au développement mondial ambitionné par l’entreprise, est aussi en danger, selon les syndicats. « Ces correspondants, qui envoient images et sujets depuis des terrains difficiles ou dangereux, pour des montants en deçà de toutes les grilles tarifaires en vigueur dans l’audiovisuel public, sont poliment appelés à créer des sociétés de production sous peine d’être remerciés. En perdant leur statut de salarié, ces journalistes perdront leur protection sociale, la carte de presse, mais également leur protection vis-à-vis des gouvernements des pays dans lesquels ils exercent » déplorent les organisations syndicales.
Les syndicats refusent d’être manipulés et appellent à l’ouverture rapide de négociations. Des négociations refusées par la direction, stipule le communiqué dont Pôleafrique.info a reçu copie.
Eric Coulibaly et Victor Merat
Source: Poleafrique.info