Les chiffres sont alarmants et interpellent. Dans le milieu scolaire ivoirien, le phénomène des grossesses des jeunes filles élèves est à la hausse. Selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) dans la période de septembre 2021 à mai 2022, le pays a enregistré 3 409 cas de grossesses en milieu scolaire dans la période de septembre 2021 à mai 2022. Mais le phénomène n’est pas une fatalité. Il peut être combattu selon un sociologue.
Il constitue l’un des principaux obstacles à la poursuite de la scolarité de ces jeunes filles et a des conséquences, à la fois, sociales, économiques, physiques et psychologiques sur la vie des jeunes filles élèves, fait remarquer le Conseil national des droits de l’homme. Pourtant, le phénomène des grossesses en milieu scolaire peut être solutionné. C’est ce que pense Dr Albert Yao, un enseignant-chercheur en sociologie à l’université Lorougnon Guédé de Daloa au centre ouest de la Côte d’Ivoire.
Selon lui, il ne faut pas faire de la sexualité un tabou et introduire dans le programme scolaire des enseignements sur le sujet. « Il faut instaurer »l’éducation à la sexualité responsable’’ en milieu scolaire. La sexualité étant une donnée biologique comme la faim, la soif, il convient d’éduquer sa pratique. Par ce fait, nous donnons ainsi les armes aux enfants pour satisfaire ce besoin sainement. On peut avoir des rapports sexuels sans tomber enceinte », propose l’universitaire, joint par 7info.
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Pour ce faire, poursuit l’expert ivoirien, il faut introduire au niveau de l’École normale supérieure (ENS) et des CAFOP, un module d’enseignement sur la sexualité responsable aux formateurs, peu importe leur discipline d’enseignement. Un module transversal pour donner de la matière aux enseignants afin que ceux-ci puissent donner les vraies informations aux adolescentes.
Selon le Conseil national des droits de l’homme, le phénomène est beaucoup plus observé dans certaines régions du pays, ce sont le du Haut-Sassandra avec 296 cas, le Guémon avec 220 cas, l’Agneby-Tiassa avec 200 cas et 166 cas dans la région du Sud Comoé. Le pic est dans la région de la Nawa dans le sud ivoirien avec 374 cas.