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Guerre en Ukraine, les économies africaines déjà impactées

Mis à jour le 17 mars 2022
Publié le 17/03/2022 à 5:46 , ,
Guerre en Ukraine, les économies africaines déjà impactées

Des milliers de kilomètres séparent l’Ukraine de l’Afrique. Mais le conflit armé qui secoue ce pays de l’Europe de l’Est a des répercussions sur le continent noir.

 

Même s’ils se trouvent à mille lieues du théâtre des opérations militaires, des pays africains ressentent les effets de la guerre en Ukraine. Sur le plan économique et commercial, l’offensive armée de la Russie contre Kiev agit sur les échanges.

Une perturbation de l’approvisionnement en blé

Le secteur alimentaire et principalement le blé et les céréales sont les plus exposés. Depuis la première bombe russe sur l’Ukraine, le coût est à son plus haut niveau depuis 14 ans. Jusqu’au 4 mars 2022, alors que commençait l’invasion russe, le coût de ce produit est à la hausse. Il a connu un bond de 32% sur le marché international. Utilisé partout en Afrique pour la fabrication du pain, le blé vient essentiellement de la Russie et de l’Ukraine qui en sont les greniers du monde. Ces deux pays font partie des plus grands exportateurs de blé au monde et détiennent à eux deux près d’un tiers du commerce mondial.

Selon l’ONU, « 45 pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie, et 18 de ces pays en importent au moins 50%. Cela comprend des pays comme le Burkina Faso, l’Égypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen ». La Russie et l’Ukraine en guerre, les exportations de cette matière pourraient être compromises. Et l’approvisionnement de l’Afrique sera perturbé.

Le secteur des hydrocarbures aussi menacé

L’autre secteur exposé est celui des hydrocarbures. Avec cette guerre, les cours mondiaux du pétrole flambent. Ils connaissent leur plus haut niveau avec le baril vendu à plus de 100 dollars sur les marchés internationaux. Selon la BBC, la Russie, troisième exportateur mondial de pétrole et l’un des principaux exportateurs de gaz, avant la guerre, fournissait 1 baril de pétrole sur 10 consommés dans le monde. Mais aujourd’hui, avec la guerre et l’annonce par les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni d’interdire les importations de produits énergétiques russes, le marché international du pétrole est confronté à sa plus grande turbulence depuis les années 1970. D’où des risques d’augmentation constante du prix du carburant.

En Afrique, la hausse du coût des produits pétroliers se fait déjà sentir. Au Maroc, le 7 mars 2022, pour protester contre la flambée des prix du gasoil à la pompe, les transporteurs routiers ont observé un arrêt de travail. Le Nigeria, pays africain producteur de pétrole a vu des compagnies aériennes locales annuler des vols le mardi 8 mars 2022 pour manque de carburant.

 

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 La Côte d’Ivoire tient encore le coup

Ce constat n’est pas le même partout sur le continent, du moins pas pour le moment. C’est le cas en Côte d’Ivoire. Déjà habitué à des grognes sur la cherté de la vie depuis des années, le pays semble pour l’heure épargné par les effets de cette guerre. Il y a quelques semaines, en réponse à une hausse des prix de certains produits de grande consommation, le gouvernement local a pris des mesures. Il s’agit entre autres du plafonnement des prix de certaines denrées alimentaires. Le gouvernement a aussi décidé d’élargir la liste des produits aux prix homologués.

Pour ce qui est des produits pétroliers, il faut rappeler qu’en dehors d’une hausse de 20 FCFA constatée début février 2022, les prix à la pompe sont restés inchangés pendant bien des mois dans le pays. Pour contenir l’inflation qui pourrait découler d’une hausse du coût de ce produit, les autorités ivoiriennes ont également décidé il y a quelques semaines de la subvention du prix du carburant sur un trimestre. Il convient de rappeler à toutes fins utiles que l’essence Super est fixée à 635 FCFA le litre à la pompe. Le gasoil lui est resté statique à 615 FCFA le litre.

Si ailleurs les inquiétudes se font relativement au blé qui entre dans la fabrication du pain, le prix de la baguette est inchangé. Selon les professionnels de la boulangerie, la farine de blé utilisée en Côte d’Ivoire ne provient pas que de l’Europe, mais aussi de l’Amérique latine.

Mais la donne pourrait changer à long terme si la guerre se prolonge. Le phénomène de la montée des cours étant mondial, une hausse des prix du pain en Côte d’Ivoire est donc à craindre.

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