Ils se sont parlé, « les yeux dans les yeux », Wê et Baoulé. Ils se sont fait des accolades et des poignées chaleureuses de mains. C est l’image que l’on peut retenir de la rencontre qui a sanctionné plusieurs jours de médiation et de recherche de solution à la crise entre les communautés Wê et Baoulé.
Renforcement de la sécurité dans les campements, retour sécurisé des déplacés, la cohabitation pacifique avec un mode de partage bien défini et la création d’un cadre de concertation permanent sont entre autres points d’accords que Wê et Baoulé ont signé hier mardi 31 octobre dans la salle des mariages de la mairie de Guiglo.
Les débats que tous croyaient houleux se sont déroulés dans un cadre convivial grâce au travail abattu les jours précédents selon le président du conseil régional du Cavally Sarr Bohé. « Plusieurs tentatives de résolutions soldées par des échecs nous ramenant à la case de départ nous ont laissés sceptiques. Mais ce qu’ il faut retenir c’est que par une méthode d’écoute mise en place par la ministre Anne Désirée ouloto nous avons obtenu une accalmie. À la suite du dialogue direct et des pourparlers, c’est le dernier virage que nous venons d’emprunter. Ce, avec l’accord de toutes les parties prenantes. Chacun a fait sa part sous la conduite de la ministre. Nous avons arrêté l’hémorragie sans manquer d’occulter les problèmes. Je suis heureux », s’est réjoui Sarr Bohé.
Le porte-parole de l’alliance Wê, Vléhi Anatole qui au cours des débats a décrié la légèreté des forces de sécurité a salué l’issue heureuse de la crise. » Notre mouvement a toujours travaillé dans le sens de la paix. Nous avons toujours chercher à travailler avec nos frères Akan en toute symbiose. Si toutes ces choses sont arrivées c’est la volonté de Dieu à qui nous rendons grâce pour avoir permis que nous retrouvions la paix pour le développement de notre région. Mais tout de même nous demandons que la sécurité soit renforcée dans les campements le temps de lever toutes les suspicions », a-t-il souhaité. Quant à Nanan Méa Akessé, chef Akan du Cavally, il a supplié les uns et les autres à oublier ces quelques jours sombres vécus. Il a par ailleurs traduit la bonne foi de ses pairs à vivre en bonne intelligence avec leurs tuteurs. Le ministre Gnokonté Désiré a pour sa part lancé un appel à tous les acteurs. « Je voudrais vous appeler au bon sens. Ne nous faisons pas honte. Il faut que nous arrivions à faire ce que nous avons décidé ensemble. Le monde entier et la Côte d’Ivoire nous regardent. Nous n’avons pas droit à l’erreur », a martelé le maire de Taï.
Le directeur général adjoint de l’administration du territoire, Bayo Ibrahima présent dans le cavally en vue de trouver un dénouement heureux à cette crise qui a endeuillé plusieurs familles, a rassuré l’assemblée sur le volet sécuritaire. « Je voudrais vous rassurer pour la sécurité. Les forces de l’ordre font leur travail. Ce sont plusieurs armes qui ont été prises dans les campements. On compte sur vous pour désarmer les cœurs. Un détachement militaire sera installé à Canaan pour la sécurité de tous. », a insisté le DGAAT. « Je vous demande de mettre balle à terre. Ce que nous faisons c’est la paix des braves pour le bonheur de la région. La crise a mis plusieurs ethnies hors de nos villages. Cela n’est pas bon pour la région. Aux Baoulé je demande de laisser les jeunes Wê retourner à Canaan. Le cacao compte beaucoup dans l’économie de notre pays. Il faut travailler pour que le pays continue de tenir son rang » a recommandé Bayo Ibrahima.
Jean Olivier DAN, correspondant région Ouest
Source: Rédaction PoleAfrique.info