Dans une interview accordée au quotidien français « le Figaro », Guillaume Soro revient sur le mandat d’arrêt international lancé contre lui. Il estime qu’Alassane Ouattara a tenté de le piéger à deux reprises sans succès. L’ancien chef rebelle présente aussi son projet de gouvernance, une fois qu’il sera élu.
Accusé de tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national, Guillaume Soro, en exil depuis le lundi 23 décembre dernier se défend. Dans un entretien accordé au confrère « Le Figaro », il explique qu’Alassane Ouattara a tenté de le piéger. Une malice qu’il a su éviter.
« Il a tenté à deux reprises, en 2017 et en 2018, par l’intermédiaire de barbouzes recrutées à Paris, de me faire organiser des coups d’État contre lui. Je n’en avais aucunement l’intention. Je ne suis donc pas tombé dans le piège que j’ai vu venir de loin. J’ai déposé plainte devant la justice française dans les deux cas » fait-il savoir.
Dans le cadre du mandat d’arrêt lancé contre Guillaume Soro, plusieurs de ses proches ont été arrêtés. Ils croupissent actuellement dans les prisons du pays. Mais pas de quoi décourager l’ancien chef rebelle qui maintient sa candidature aux prochaines élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Il dévoile son projet de gouvernance.
« Il porte sur trois fronts. D’abord, instaurer la paix civile et l’État de droit. Ensuite, mettre l’accent sur l’éducation – poste budgétaire qui a fondu sous Ouattara -, la santé et le logement. Enfin, renforcer la sécurité. Il faut renouer avec l’héritage de Félix Houphouët-Boigny. Il est inacceptable que 70 % des jeunes de moins de 35 ans soient aujourd’hui au chômage et que 46 % des Ivoiriens vivent, selon la Banque mondiale, avec moins d’un dollar par jour. La condition du redressement est l’installation d’une démocratie stable et honnête. Les Ivoiriens aspirent à la liberté et à la prospérité. Faute de quoi, ils auront toujours la tentation de prendre le chemin de l’étranger avec tous les drames à la clé que cela suppose et que l’Europe connaît bien » explique Guillaume Soro, président de Générations et Peuples Solidaires (GPS) mouvement à vocation politique.
Eric Coulibaly
7info.ci
