La rencontre avec la presse et les médias organisée par les avocats de Guillaume Soro, à Paris ce 28 janvier, a été une aubaine pour le député de Ferkessédougou (nord) de faire des révélations sur les motivations de la « traque » dont il est l’objet par les autorités judiciaires de son pays. Pour l’ex-leader estudiantin, cette « cabale » contre sa personne est due au fait que le pouvoir veut l’écarter de la course à la présidentielle d’octobre prochain.
« Monsieur Ouattara veut m’écarter de l’élection présidentielle de 2020 tout simplement parce que je suis le favori, c’est le jour où je décide de rentrer en Côte d’Ivoire qu’on découvre que je suis receleur d’un bien immobilier, qu’on découvre que je veux faire un coup d’Etat. Je vous rappelle que l’acquisition de la résidence est parfaitement légale et c’est une opération qui a été réalisée en 2008, cela fait 12 ans. Monsieur Ouattara ne s’est souvenu seulement que j’ai été un receleur le 23 décembre 2019 alors que j’ai été son Premier ministre, son président de l’Assemblée nationale. Jusqu’aujourd’hui, il me demande de militer dans son parti, donc quand on milite dans son parti, on a une immunité. Monsieur Ouattara veut écarter un candidat sérieux à l’élection présidentielle», a-t-il soutenu devant les journalistes.
Toutefois, le parlementaire ivoirien a reconnu être l’auteur de la bande audio diffusée par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Poursuivant, il a soutenu que les 8400 anciens ex-rebelles intégrés dans l’armée qui s’étaient mutinés en 2017, étaient acquis à sa cause. Cependant l’ancien Secrétaire général de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) s’est étonné d’être poursuivi.
« Tentative de coup d’état, un concept brumeux fumeux ! Ou vous voulez faire un coup d’État ou vous ne le faites pas. Je vous rappelle que ces enregistrements ont été enregistrés en 2017. Ne t’ai-je pas justiciable en 2107, en 2018 » s’est interrogé Guillaume Soro.
Concernant la présidentielle, enjeu majeur de ses sorties médiatiques, il rassure sur sa participation.
« Ceux qui m’ont empêché de fouler la terre de mon pays ne m’empêcheront pas de m’adresser à vous et d’être candidat à la magistrature suprême. Je suis candidat à l’élection présidentielle de mon pays. Je le demeure définitivement, j’ai même envie de dire que je le suis davantage », a-t-il persisté.
Arnaud Houssou
7info.ci
