Censé rentrer dans son pays le lundi 23 décembre, après un semestre en Europe, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro n’a pas pu fouler le sol ivoirien.
Sur sa page Facebook, le député de Ferkessédougou est revenu sur cette journée qui alimente l’actualité ivoirienne et africaine.
« 9h décollage du Bourget direction Abidjan de l’altitude et sommes coupés de tout.À environ deux heures d’Abidjan, et dans le ciel du Niger, le commandant de bord affolé fait irruption dans notre cabine. M. Soro nous venons de recevoir une alerte grave de sécurité sur l’aéroport d’Abidjan notre avion pourrait faire l’objet d’un assaut », a-t-il révélé.
Contrairement à ce qui se racontait, l’avion de l’ancien chef de la rébellion ivoirienne n’était pas dans l’espace aérien ivoirien.
« Le commandant de bord toujours à cran me dit: « M. Soro, nous ne pouvons plus rallier Paris. Il nous faut absolument atterrir soit à Niamey soit à Accra. Il n’y a pas d’autres options.» Je lui demande un temps de réflexion. Le commandant de bord revient plus affolé que jamais. Il semble que l’assaut se confirmerait. Et il décide d’enclencher un atterrissage d’urgence sur l’aéroport d’Accra » relate Guillaume Soro lui-même.
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Et de révéler que les autorités ghanéennes à qui permission est demandée de laisser ces « passagers encombrants » descendre pour poursuivre le chemin par la route, refusent. En fait, l’avis du Président Nanan Akuffo-Addoh est requis dans un cas pareil. Celui-ci doit rentrer en contact avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Celui-ci lui aurait donc, selon Guillaume Soro, prié son homologue de refuser ces passagers indésirables.
« Nous voici donc sur la terre Africaine du Ghana. La décision est toute prise; nous débarquerons sur Accra pour continuer notre périple s’il le faut. Le commandant de bord serait j’imagine très heureux de larguer là, ces passagers devenus forts encombrants.
Je lui demande de contacter les autorités Ghanéennes pour notre débarquement. Niet!
La terre africaine du Ghana de Nkrumah nous est interdite à la demande du Président Ouattara. Après des heures de pourparlers ne pouvant entrer dans la ville d’Accra, seuls des pays Européens acceptent notre atterrissage ».
Dans la soirée, le Procureur de la République, Adou richard Christophe, au journal télévisé de 20h sur RTI 1, rend public une plainte contre l’ancien leader syndical de la FESCI pour « blanchiment d’argent, atteinte à la sûreté de l’Etat ». Plusieurs de ses proches seront arrêtés. Un mandat d’arrêt international sera lancé contre le candidat déclaré de la prochaine présidentielle.
« Nous redécollons! Je m’interroge! Sommes-nous ennemis à cause de la politique ? Il ne m’a jamais été notifié que ma terre natale m’était interdite. Le forfait après le crime, aux dernières heures j’apprends que je suis l’objet d’un mandat d’arrêt international » se résigne Guillaume Soro.
Arnaud Houssou
7info.ci
