Regagner sa « terre ancestrale et natale de l’Afrique » et « vivre dans la quiétude » avec sa « famille », ses « proches » et qu’il « chérit le plus », c’est le désir le plus ardent et actuel de Guillaume Soro. L’ancien Premier ministre ivoirien l’a signifié dans un message via les réseaux sociaux et annoncé également qu’il va mettre fin à son exil. Une vie loin de son pays et du continent qu’il mène depuis plusieurs années maintenant.
Tout commence en 2019. Le 23 décembre de cette année, après un séjour de six mois en Europe pour diverses raisons, Guillaume Soro décide de rentrer au pays. Courant février de la même année, soit onze mois avant, faut-il le rappeler, l’ancien Premier ministre avait annoncé sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale. Un choix et le contexte l’entourant, qui n’était pas beaucoup apprécié dans les arcanes du pouvoir.
Mais ce retour annoncé en Côte d’Ivoire, son pays ne va pas aller à son terme. Alors que ses partisans sont l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Port-Bouët pour l’accueillir, le jet privé dans lequel se déplaçait Guillaume Soro est dérouté. Selon des informations relatées dans la presse à cette période, il aurait été averti d’un guet-apens qui l’attendait au pays. C’est finalement à Accra au Ghana voisin que l’appareil atterrit pour un bref arrêt.
Déjà en froid à cette période avec les autorités ivoiriennes, l’ex-Premier ministre venait ainsi d’ouvrir une nouvelle page de sa vie. L’exil. D’abord basé en France, il tente de reconstruire sa vie. Mais la quiétude relative qu’il avait va être vite bouleversée.
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Fin avril 2020, poursuivi par la justice de son pays, il est condamné par contumace à 20 ans de prison pour « détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux ». L’ex-député de Ferkessédougou va par la suite être jugé indésirable en France, surtout après l’élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire où il est accusé d’appel à l’insurrection. Laquelle accusation lui vaut plus tard, fin juin 2021, une condamnation à la perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Depuis, l’ex-Premier ministre mène une vie de ‘’fugitif’’. La France, la Belgique, Dubaï, Turquie, sont les pays qu’il a parcourus. Et ce, jusqu’à son annonce le dimanche 12 novembre de mettre fin à son exil.
Richard Yasseu