Homme de confiance du système de l’administration Ouattara qu’il a lui-même contribué à mettre sur pied, Guillaume Soro, condamné le mercredi 23 juin 2021, n’est plus la figure redoutable du pouvoir d’Abidjan.
« Je suis un homme de mission », telle est la définition que se donne l’ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro. Chef de l’ex-rébellion armée des Forces nouvelles, Guillaume Soro et ses hommes qui ont rejoint les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) n’ont-ils pas réussi, comme l’exigeait la communauté internationale, à installer Alassane Ouattara le président élu au pouvoir en 2011 ?
Nommé Premier ministre et ministre de la Défense, puis élu président de l’Assemblée nationale, l’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) constituera l’un des maillons essentiels du régime Ouattara. Porté aux nues par certains de ses proches, il finit par se mettre dans la posture de dauphin du président Alassane Ouattara jusqu’à ce que les relations entre alliés du RHDP changent. Après sa rupture d’avec le chef de l’État, Guillaume Soro va dévoiler ses ambitions pour la présidentielle d’octobre 2020.
Les soucis de Guillaume Soro en quelques dates
La mésalliance entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara, désormais consommée, il sera demandé au député de Ferkessédougou de rendre « le tabouret ». Le 8 février 2019, il démissionne de son poste de président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
« Refuser de démissionner conduirait à une crise institutionnelle. On ne peut risquer de mettre en péril la paix fragile pour conserver un poste », déclarait-il.
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À la tête de Générations et peuples solidaires (GPS), il décide de rentrer en Côte d’Ivoire, le 23 décembre 2019 après un séjour de plusieurs mois passés en Europe. Mais le jet privé qui le transporte va être dérouté pour des raisons de sécurité avant de retourner en Europe. Les heures qui suivent, plusieurs de ses proches, dont ses deux frères cadets, sont interpellés.
Le 28 avril 2020, alors qu’il est en exil, il est jugé par contumace puis condamné à 20 ans de prison pour « recel de détournement de derniers publics et blanchiment de capitaux », par le tribunal correctionnel d’Abidjan.
Candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020, le dossier de candidature de l’ex-président de l’Assemblée nationale est rejeté par la Conseil constitutionnel.
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Reconnu coupable de « complot, tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État, diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations », Guillaume Soro est à nouveau condamné le mercredi 23 juin 2021, cette fois à la prison à perpétuité.
L’exil de l’ancien Premier ministre, va-t-il se transformer en un voyage sans retour sur les terres de ses ancêtres ? Bien malin celui qui pourra le dire.