Cellou Dalein Diallo ne partage pas les réactions des organisations africaines sur le changement de régime intervenu en Guinée. Le leader de l’opposition politique dans ce pays.
« Soulagé et un peu inquiet », ce sont les mots de Cellou Dalein Diallo après le coup d’État militaire intervenu en Guinée. L’opposant guinéen se réjouit de ce que cette action de l’armée ait permis de « débarrasser » son pays « d’une dictature ». « Alpha Condé s’est emparé du pouvoir en modifiant la Constitution et en violant donc son serment. Ensuite, c’est un hold-up électoral qu’il a opéré le 18 octobre 2020. Si bien qu’il n’y avait plus d’issue », dit-il dans une interview au confrère français RFI.
En revanche, Cellou Dalein Diallo est remonté contre les réactions de la communauté internationale et principalement des organisations continentales. «Je pense que ce sont des réactions pour la forme, dans la mesure où, au niveau de la Cédéao [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest] et de l’Union africaine, lorsqu’on abattait comme des lapins des manifestants contre le troisième mandat, on ne les a pas entendus. On ne les a pas vus », dénonce-t-il.
Depuis le dimanche 5 septembre matin, le président Alpha Condé a été évincé du pouvoir d’État. Un soulèvement mené par le colonel Mamady Doumbouya et ses éléments des forces spéciales ont conduit à un coup d’État. L’ancien dirigeant guinéen est depuis lors gardé au secret par l’armée. Les nouveaux dirigeants du pays ont annoncé la dissolution du gouvernement, de la constitution et de l’Assemblée nationale. Ils ont également procédé à la nomination de militaires en remplacement des gouverneurs dans les régions. Des changements qui laissent croire à une intention des militaires de renforcer leur assise à la tête du pays.
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Cela suscite une inquiétude chez Cellou Dalein Diallo. »Je suis inquiet parce que, d’habitude, lorsque les militaires viennent au pouvoir, souvent ils restent plus longtemps que prévu. C’est vrai que l’exposé des motifs du coup de force était pertinent. Ils ont touché tous les griefs qu’on a souvent dénoncés contre la gouvernance d’Alpha Condé. Mais, pour l’instant, ils n’ont pas décliné d’agenda, en termes de calendrier, en termes de temps pour la mise en place d’institutions légitimes par l’organisation d’élections transparentes et crédibles. Mais, je pense qu’ils ne tarderont pas à le faire. Et je l’espère », fait savoir l’opposant guinéen.