Le président sortant de Guinée-Bissau José Mario Vaz, tombé au 1ère tour, soutiendra au second tour de la présidentielle le candidat de l’opposition Umaro Sissoco Embalo, face au chef du parti historique, Domingos Simoes Pereira, son ancien Premier Ministre.
« Nous allons soutenir sans réserve Umaro Sissoko Embalo », a déclaré dimanche à l’AFP Eri Mané, un membre de l’entourage du président sortant, confirmant un accord conclu samedi à Bissau, en présence de MM. Vaz et Embalo.
L’ancien Premier ministre Embalo était arrivé 2e au premier tour, le 24 novembre, avec 27,65% des voix contre 40,13% pour M. Pereira, candidat du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, majoritaire).
Cette décision du Président sortant de soutenir le candidat de l’opposition, Mario Vas est certainement la suite du bras de fer avec son ancien Premier Ministre, depuis le limogeage de ce dernier. Domingos Simoes Pereira, Premier Ministre d’alors avait été destitué par le Président de la République sur le sujet sensible de la lutte contre la corruption.
Il faut noter qu’en plus du soutien de l’ex-Président, M. Embalo a déjà obtenu le ralliement des principaux ténors dont l’opposant Nuno Gomes Nabiam (3e avec plus de 13% des voix), lors d’un accord à Dakar le 3 décembre. Un autre ex-Premier ministre, Carlos Domingos Gomes, également recalé au premier tour (plus de 2%), avait annoncé le 30 novembre son soutien à M. Embalo, 47 ans, investi par une dissidence du PAIGC, le Madem.
Domingos Simoes Pereira, qui sera face à M. Embalo, chef du gouvernement en 2014-2015, va quant à lui compter au second tour sur les soutiens de deux candidats malheureux au premier tour et chefs de petits partis, Yaya Djalo et Idrissa Djalo.
La campagne pour le second tour doit commencer le 13 décembre pour s’achever le 27 décembre. Les élections du second tour se tiendront le dimanche 29 décembre prochain.
Rappelons que l’un des enjeux majeurs de l’élection est la stabilité de cette ancienne colonie portugaise de 1,8 million d’habitants en état de crise politique permanente. Les deux tiers de la population vivent avec moins de deux dollars par jour. Le pays est devenu une plate-forme du trafic de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe.
Drissa DIANE
7info.ci