Le coup est arrivé quelques heures après le décès du chef d’État-major de la Guinée-Bissau, le général Biangué Na Ntan. Une intervention de l’armée a permis de déjouer le projet, et le président Umaro Emballo s’en est sorti indemne.
Cet officier général qu’on surnommait « le Totem du palais d’Emballo » est mort le lundi 31 janvier à l’île de Cuba où il était hospitalisé. Quelques heures après sa disparition, des hommes armés ont tenté de renverser le président Umaro Emballo, alors qu’il présidait un Conseil des ministres extraordinaire dans l’après-midi du mardi 1er février 2022.
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Déjà, le 14 octobre 2021, le « protecteur d’Emballo » tirait la sonnette d’alarme. « Nous avons réussi à identifier un groupe de militaires des forces armées révolutionnaires du peuple (FARP) qui est en train de mobiliser des soldats en achetant leur conscience contre des billets de banque afin de subvertir l’ordre constitutionnel établi », avait-il déclaré lors du 47e anniversaire de la création de la police militaire. Le général Biangué Na Ntan avait également précisé que « ce sont des soldats ayant reçu de l’argent qui ont dénoncé les auteurs de ces actes ignobles » qui quelques jours allaient se produire.
Guerre contre le narcotrafic
La Guinée-Bissau depuis plusieurs décennies sert de porte d’entrée au trafic de drogue provenant des cartels sud-américains. Et dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, l’armée semble être en première ligne. En 2010, le chef d’État-major de l’armée de l’air, le général Ibrahima Papa Camara, et le commandant de la marine, l’amiral José Americo Bubo Na Tchuto figuraient sur la liste des barons de la drogue établie par les États-Unis.
Arrivé au pouvoir, début 2020, Umaro Emballo, l’ancien général de brigade, s’est engagé dans une guerre contre les narcotrafiquants. À ce sujet, il déclarait : « Depuis que je suis président, il n’y a plus de trafic de drogue en Guinée-Bissau“. Selon le chef d’État bissau-guinéen, cette tentative de coup d’État est liée à la lutte contre « la corruption et le narcotrafic ».