Dans une adresse à la Nation Guinéenne le 19 décembre dernier, le président Alpha Condé annonçait son intention de réformer la Constitution. L’opposition et la société civile s’élevaient alors contre le projet, perçu comme une manœuvre destinée à offrir deux mandats supplémentaires au chef d’Etat Guinéen sortant. Un mois plus tard, le climat demeure tendu. Les responsables religieux ont donc exhorté le président Condé au dialogue pour sortir de l’impasse.
Réunie en assemblée ordinaire à N’zérékoré du 22 au 26 janvier derniers autour du thème « Le prêtre africain face à l’immigration clandestine », l’Union du Clergé Guinée (UCG) a abordé plusieurs questions dont celle de la crise politique liée au projet de révision constitutionnelle annoncé par le président Alpha Condé. Un mois après, l’opposition et la société civile Guinéennes sont toujours hostiles au projet de réforme constitutionnelle et le bras de fer entre le président Condé et Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition Guinéenne (Union des Forces Démocratiques de Guinée), se poursuit.
Conséquence, la descente dans la rue des Guinéens qui, suite à l’appel de l’opposition et d’une partie de la société civile se disent « déterminés à faire échec au projet de réforme de la Constitution ». Les affrontements entre manifestants et forces de sécurité se sont durcis, entraînant plusieurs morts.
Ainsi, les responsables religieux catholiques et musulmans ont exhorté Alpha Condé au dialogue pour éviter que la situation ne dégénère davantage. L’épiscopat Guinéen estime qu’il faut « privilégier le dialogue avec les partis de l’opposition et la société civile pour un dénouement heureux de la crise politique ». Idem du côté musulman : le grand imam de Conakry a invité l’ensemble de la classe politique à dialoguer. Elhadj Mamadou Saliou Camara a par ailleurs suggéré un report des élections législatives prévues en février prochain.
Le Mercredi 29 janvier, le président Alpha Condé déclarait : « Nous discutons avec nos partenaires, écoutons leurs conseils, mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. C’est le peuple de Guinée qui décide de son avenir ». Reste à savoir si le chef d’Etat Guinéen, qui continue d’entretenir le mystère autour de sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain, sera réceptif aux doléances des religieux.
Manuela Pokossy-Coulibaly
7info.ci