Comment se porte la transformation digitale en Côte d’Ivoire ? Réponse avec Habib Bamba, le Directeur de la transformation du digital et des médias à Orange Côte d’Ivoire. Il est également Directeur de la fondation Orange Côte d’Ivoire.
Où en est la Côte d’Ivoire avec la transformation digitale ?
Difficile de faire le point en deux secondes. Je pense que tout le monde a pris conscience de l’opportunité extraordinaire qu’offrait la transformation digitale. Nous avons aujourd’hui des outils numériques vers lesquels nos populations se tournent. Nous avons des taux de pénétration de smartphones qui dépassent les 100% et l’utilisation extraordinaire du mobile money. Donc aujourd’hui, les citoyens et les États ont compris qu’on pouvait capitaliser sur ces outils numériques pour accélérer notre développement dans plusieurs secteurs.
Quels sont les secteurs où le digital est le plus utilisé ?
On retrouve le digital dans tous les domaines aujourd’hui. On le retrouve dans la santé, l’éducation, les infrastructures, etc. La crise de la Covid-19 a été un accélérateur de la prise de conscience de cette nécessité, puisqu’elle a permis de pouvoir travailler à distance en s’appuyant sur des outils numériques. Cela a permis de faire les choses différemment et de créer une émulation, un boom planétaire qui se manifeste.
Quel est l’apport du groupe Orange dans le digital ?
Un groupe comme Orange essaie d’accompagner cette transformation digitale en faisant une transformation en interne. À savoir qu’il faut proposer des services plus digitaux à nos clients, cela leur permet d’avoir plus d’autonomie pour qu’ils fassent les choses eux-mêmes par leurs applications sans se déplacer en agence ou sans devoir appeler. Et nous essayons d’accompagner tout le reste de l’écosystème digital.
Quelle est votre politique d’accompagnement ?
Notre politique d’accompagnement se fait de deux manières : soit par Orange Business qui est la digitalisation des entreprises en leur proposant des clouds et en sécurité, ou par Orange Digital Center qui offre un service, Orange Fab qui est un accélérateur de startup, et Orange Digital Academy qui consiste à la formation des jeunes au nouveau métier du numérique. Orange est au cœur de cette transformation digitale. Donc on se considère comme un opérateur digital engagé. On se transforme par le digital, on propose des services digitaux et on accompagne tout le reste de l’écosystème.
Que fait Orange Côte d’Ivoire à ce genre de forum (Inspire&Connect Africa by BpiFrance) ? Êtes-vous à la recherche de l’argent ou cherchez-vous à en donner ?
Non, ni l’un ou l’autre. Au-delà de la recherche ou du donner de l’argent, nous avons la présence de l’écosystème de l’entrepreneuriat et les opportunités de partenariat. Aujourd’hui, Orange ne se positionne plus uniquement comme un opérateur télécom, mais plutôt comme un opérateur multiservice. Nous sommes des acteurs d’inclusion financière avec Orange Money et Orange Bank. Donc pour nous, être à ce forum avec un microscope d’un écosystème et plusieurs entrepreneurs de divers horizons, des startupers, des chefs d’entreprises, peut nous permettre de faire des partenariats, de l’open innovation, d’échanger sur des partenariats gagnant-gagnant qui permettront de réussir cette transformation digitale.
Nous sentons une lenteur de cette transformation digitale en Afrique. Qu’est-ce qui bloque ?
Nous ne pouvons pas dire que la transformation digitale est lente en Afrique, nous pouvons dire que le chemin est long. Il y a eu beaucoup d’épreuves. Nous avons eu pas mal d’avancées récemment parce qu’il faut un écosystème qui doit être accompagné d’une régulation. Il faut des infrastructures, des équipements, la formation des personnes et un changement de culture. Nous remarquons une amélioration portée sur les usages. Aujourd’hui, les citoyens sont sur le numérique, sur les réseaux sociaux… Il faut dire que les entreprises n’ont plus de temps de s’adapter et qu’il fallait changer de manière de faire. Ensemble, cela est en train de s’accélérer avec la venue de nouveaux acteurs. C’est la transformation des entreprises traditionnelles en entreprises digitales. Et aujourd’hui, nous avons des banques digitales et plusieurs secteurs se les approprient.
Propos recueillis par Eric Coulibaly