L’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié s’en est allé le mardi 1er août 2023. Il n’était pas seulement le président de la République qu’on a connu. C’était aussi un homme de conviction politique. Découvrons une autre facette du militant anticolonialiste.
Le président Henri Konan Bédié était jusqu’à son décès le mardi 1er août 2023, l’une des principales figures de la politique ivoirienne. Son engagement politique est précoce. C’est à l’âge de 13 ans alors qu’il est élève au collège de Guiglo qu’Henri Konan Bédié se fait remarquer par l’administration coloniale. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’obédience communiste à l’époque crée un journal, Le Démocrate. Le jeune collégien distribue clandestinement le périodique au sein de son établissement. Après ses études secondaires terminées avec brio plus tard à Dabou dans le sud du pays, il se voit refuser l’entrée à l’université de Dakar au Sénégal. La raison ? Il est fiché par l’administration coloniale comme partisan communiste.
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Dans son livre intitulé »Les chemins de ma vie“, il soutient ne jamais avoir été communiste.
« Je n’ai jamais été communiste ni enrôlé dans les rangs de quelques partis que ce soit, exception faite du PDCI qui était un mouvement africain de rassemblement. J’ai lu et j’ai jonglé avec la dialectique marxiste parce que c’était un mode de raisonnement, mais en réalité, je me battrais exclusivement pour l’émancipation de l’homme noir et je ne voyais pas son avenir en tant que français « assimilé » lit-on dans ce livre paru en avril 1999, dans les pages 30 et 31.
Ses parents l’envoient étudier en France au prix de mille efforts. Une fois à Poitiers, il fait des études de droit et de sciences économiques. Le militantisme dans le sang, il intègre la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). Il se lie d’amitié avec le Camerounais Osende Afana, premier docteur d’économie d’Afrique noire. Henri Konan Bédié sort de l’université de Poitiers muni de plusieurs diplômes, dont une Licence en droit, deux DES (diplôme d’études supérieures) en économie et un certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA).
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Dans son parcours, l’un des pans inconnus de bon nombre de ses concitoyens, est qu’il a été stagiaire au Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, ce sur recommandation du général Charles De Gaulle. Appelé à de hautes fonctions (ambassadeur, ministre de l’Économie…), il poursuit parallèlement ses études et devient docteur en économie. À la suite d’une riche carrière professionnelle et politique, en décembre 1993, il devient le premier chef d’Etat à avoir fait ses études à la faculté des sciences économiques de l’université de Poitiers. Acteur majeur de la vie politique ivoirienne depuis plus d’un demi-siècle, sa mort constitue une grande perte pour la Côte d’Ivoire.