Côte d’Ivoire

Hippolyte Bayala, maire de Taï:  » Avec les travaux en cours, le problème d’électricité sera un lointain souvenir sous peu>>

Mis à jour le 27 décembre 2018
Publié le 27/12/2018 à 10:19 , ,

Élu maire de la commune de Taï, Hippolyte Bayala livre ici ses priorités et adresse un message aux ivoiriens encore en exil. Aussi, se réjouit-il de la connexion au réseau électrique national du chef-lieu de département, Taï. Le groupe électrogène n’existera plus à Taï.

Dans quelle situation se trouve votre commune?

La commune de Taï avant notre arrivée était délaissée. C’était une commune qui était en déliquescence, et très vite nous avons pris des engagements avant les élections et nous nous sommes mis au travail. Sur fonds propres nous avons mené des actions d’envergure pour la commune.

Maintenant que vous êtes aux commandes qu’elles sont vos priorités ?

Dans notre vision, les priorités étaient déjà dessinées. Avant mon élection j’agissais comme un maire. Les populations me faisaient entièrement confiance et nous avons fait les actions en fonction de leurs besoins. Elles me donnaient carte blanche pour agir. Mes priorités étaient d’ordre infrastructurel. Il fallait des routes dans la ville. Les populations avaient ce besoin là de se rendre partout. C’était donc mes priorités et elles demeurent.  La problématique du marché de Taï est à l’ordre du jour aussi. Un marché qui n’a jamais presque existé. Depuis trois semaines nous avons pris l’ampleur des choses et nous mettons tout en œuvre pour pouvoir reprendre les travaux du marché qui a été entamé par l’équipe précédente. 

Nous avons remarqué que Taï, chef-lieu de département a de l’électricité à partir d’un groupe électrogène. Qu’est-ce qui n’a pas marché?

Je suis au regret de faire ce constat amer. J’ai mal au cœur quand j’en parle. Mais je suis un maire comblé car les travaux d’installation des hautes tensions ont débuté. Quand vous prenez le tronçon Guiglo-Taï, vois verrez que de part et d’autre, les poteaux sont entrain d’être plantés. Dans moins d’un an nous allons prendre cette situation comme étant du passé. Dans peu de temps nous passerons à une autre forme de développement parce que nous serons connectés au réseau électrique national. Le problème d’électricité sera un lointain souvenir sous peu.

Vous êtes soutenu par la jeunesse et les femmes. Quelle est la place de cette frange de la population dans votre programme ?

La jeunesse a une place prépondérante, d’autant plus qu’elle constitue 63 à 64% de la population. Les femmes également. Dans mon programme, les jeunes seront au cœur de tout. Une prise en charge des jeunes par eux-mêmes a été faite avant que nous ne soyons maire. Un fond doté de quelques millions FCFA a permis à certains jeunes de se prendre en charge en mettant en œuvre leur projet qui souffrait par manque de moyens. Nous avons d’autres nombreux projets pour aider nos jeunes à s’insérer dans le tissu social. La femme aussi est un cheval sur lequel nous misons pour l’économie de la région. J’ai encore les coudées franches pour installer nos jeunes et nos femmes. 

Les communes comme la vôtre souffre du recouvrement fiscal. Comment vous comptez vous y prendre pour améliorer les choses?

C’est vrai à Taï les ressources pour faire des recettes sont presque inexistantes. C’est le côté un peu triste de Taï. Mais je pense qu’en tout état de cause, je vais œuvrer à créer des ressources additionnelles. Nous avons un plan qui nous permettra d’augmenter les revenus de la mairie qui regorge pas mal de potentialités que nous allons mettre en exergue. Nous en sommes conscients. Le développement de la commune de Taï passera aussi par la fiscalité de Taï et nous avons commencé à travailler dans ce sens. D’ici à la fin 2019 les choses vont bouger et changer. Et j’ai foi que nous irons loin.

Il y a quelques mois nous étions au Liberia, où certains de vos frères y sont depuis les crises que le pays a connues. Que ferez-vous pour leur retour ?

Je pense qu’il n’en reste pas beaucoup encore en exil au Liberia. La plupart de ceux qui y étaient sont rentrés. Ceux qui y sont, je ne connais pas leur réelle motivation. Au moment où on parle du développement de Taï, ils restent en marge. Je leur lance un appel pressant de revenir au pays. Ceux qui avaient des raisons de s’inquiéter sont rentrés, sans qu’ils ne le soient. Qu’ils viennent pour qu’ensemble nous construisons Taï. La route est donc bien ouverte pour ceux qui voudront venir. Au premier trimestre de l’année 2019 nous allons ouvrir la route qui mène à la frontière libérienne. Ce sera une opération d’envergure pour dire à ceux qui sont de l’autre côté que nous avons besoin d’eux. Ceux qui ont des difficultés financières, qu’ils nous contactent et nous les aiderons. Nous avons fait pour d’autres, il n’y a pas de raison que nous ne le fassions pour eux. Nous sommes disposés à les recevoir.

Quel message à la population afin de vous aider à réussir votre mission?

 C’est vrai qu’à nous seul, nous ne pouvons pas réussir cette mission, nous demandons la participation des populations. Dans un premier temps qu’elles adhèrent au projet. Et aux fils et filles de la diaspora nous leur demandons de venir,  ensemble, nous allons faire décoller les choses. Nous avons des organismes internationaux qui ont pris pieds à Taï par le biais du parc de Taï.  Nous allons partir vers eux tous pour avoir des ressources en plus. Croyez moi, c’est toutes ces institutions que nous allons toucher pour le rayonnement de notre cité.

Interview réalisée par Olivier Dan Correspondant Ouest

 

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