Ils sont devenus la cible de plusieurs publications sur les réseaux sociaux dernièrement. Appelés ‘’Woubis’’, les homosexuels sont mal perçus par des internautes pour qui, la pratique n’est pas à admettre en Côte d’Ivoire. Une position qui pose la question de la pratique de l’homosexualité dans le pays. Que dit la loi sur cette orientation sexuelle et qu’est-ce qu’en pensent les autorités ?
Sur la question de l’homosexualité en Côte d’Ivoire, le président ivoirien Alassane Ouattara est sans équivoque. Le chef de l’exécutif ivoirien s’est déjà prononcé sur le sujet en 2013.
Le 8 juillet 2013 à Korhogo, lors d’une conférence de presse-bilan d’une semaine de visite d’Etat dans le district des Savanes dans l’extrême Nord du pays, Alassane Ouattara avait fait connaître sa position.
« Concernant la déclaration sur l’homosexualité, je n’ai pas de commentaire à faire », avait fait savoir le président ivoirien.
« Nous avons des lois en Côte d’Ivoire, nous avons des traditions et donc la France fait ce qui est conforme à sa tradition.
Les États-Unis aussi et la Côte d’Ivoire a ses propres traditions », avait également ajouté Alassane Ouattara.
L’homosexualité en Côte d’Ivoire alimente des débats depuis quelques jours. Sur les réseaux sociaux, des internautes dénoncent cette orientation sexuelle.
Pour eux, elle est « contre-nature ». Elle ne saurait donc prospérer dans le pays, où il faut préciser qu’aucune loi ne la pénalise.
Le regard d’un sociologue
Sur 45 pays en Afrique subsaharienne, 28 disposent de textes de lois claires sur l’homosexualité.
Dans ces pays, cette orientation sexuelle est généralement interdite ou réprimée. Dans certains autres pays, un flou existe autour de la question.
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Interrogé courant août 2021 sur le sujet, Yao Albert, un Docteur en Sociologie à l’université Lorougnon Guédé de Daloa, s’était prononcé sur la question de l’homosexualité.
Selon lui, elle est la conséquence de l’évolution des sociétés qui s’adaptent en fonction des réalités auxquelles elles font face.
« Face à l’occidentalisation et au mimétisme que nous connaissons, certains Africains s’adonnent à des pratiques qui jadis étaient très cachées.
Cette pratique devient de plus en plus courante. Face à la pauvreté, certains jeunes se livrent à l’homosexualité avec des personnes qui ont suffisamment de moyens ou des gourous haut placés pour vivre.
Certains la pratiquent par fétichisme dans l’espoir toujours d’avoir de l’argent », analysait-il pour 7info.
Dr Yao Albert pointe aussi du doigt le fait de vouloir faire ce qui se fait ailleurs, mais surtout pour être à la mode.
« Toutes ces pratiques découlent de ce que nous appelons la démocratisation des mœurs ou chacun est libre de faire certaines choses.
Si nous sommes en démocratie, alors la liberté se fait aussi au niveau des pratiques sexuelles.
Donc c’est un engrenage qui part du haut vers le bas et prend de plus en plus d’ampleur dans nos sociétés », avait soutenu l’universitaire.
Richard Yasseu