« Les coûts des serviettes hygiéniques restent encore élevés et difficiles d’accès à un nombre important de femmes et jeunes filles », dénonce l’ONG Femme en action. Au moment où le monde entier a commémoré le mardi 28 mai 2024, la journée internationale de l’hygiène menstruelle, la société civile ivoirienne adresse aux parents et aux gouvernement un plaidoyer pour une meilleure prise en charge des filles et des adolescentes en période des règles en milieu scolaire.
« Il faut que nos élèves aient des latrines adéquates à l’école. Malheureusement ce n’est pas le cas pour de nombreux établissements en Côte d’Ivoire. Aussi, l’Etat a la possibilité de réduire voire offrir les serviettes hygiéniques aux élèves. Tel est notre cri de cœur car ces serviettes restent encore chères pour de nombreuses femmes », plaide Irad Gbazalé Coulibaly, président de l’Ong Femme en action.
Pour le Collectif des activistes de Côte d’ivoire (CACI), le gouvernement devrait aller dans le sens de l’acceptation des propositions faites par l’ong Femme en action.
« Dans nos établissements on peut amener des toilettes dédiées aux filles. Mieux, il faut mettre à leur disposition 24h/24 à l’école des kits de toilettes menstruelles à l’image des boîtes à pharmacie », suggère l’activiste Hamitraoré.
La société civile appelle les ministères de l’Education nationale et celui de la Famille, de la Femme et de l’Enfant à une action concertée dans ce sens.
Depuis sept mois, en prélude à cette journée, cette ONG sensibilise les parents sur la thématique des menstruations. Objectif, briser les mythes et tabous autour de la question de l’hygiène menstruelle.
Pour elle, la gestion de cette période est une source de contraintes et de problèmes pour les adolescentes, en raison d’un manque d’informations, d’infrastructures adéquates et de produits d’hygiène facilement accessibles.
Un projet dénommé “Top fille” est même déroulé depuis plusieurs années pour préparer les petites filles à leurs premières menstruations.
Meet up, focus group et séances de sensibilisation à l’école et dans les communautés, sont les activités phares de ce programme. Les filles de 8 à 24 ans sont la cible.
En Côte d’Ivoire, en dépit des actions menées par les associations, les femmes handicapées et tout comme les femmes en détention restent toujours touchées de plein fouet par la précarité menstruelle.
Pour les organisations internationales et les ONG, l’hygiène menstruelle dépend de plusieurs facteurs: des produits « sûrs, acceptables et fiables », l’intimité pour changer de protections, des structures sanitaires pour se laver en toute sécurité et en préservant son intimité, des informations permettant de faire des choix éclairés.
Selon les Nations Unies, 500 millions de filles et de femmes dans le monde ne disposent pas des ressources nécessaires pour gérer leurs règles.
Une fille sur dix ne fréquente pas l’école pendant ses menstruations dans la région de l’Afrique subsaharienne, selon une étude.
Tristan Sahi