Côte d’Ivoire

Immigration de travail en Côte d’Ivoire, une étude scientifique présente la réalité du terrain

Mis à jour le 5 février 2019
Publié le 05/02/2019 à 10:25 , ,

La question des migrants ouest africains vivant en Côte d’Ivoire suscite parfois des passions. En prélude à un débat choc sur le sujet le 30 janvier 2019 au Plateau, Seraphin Konan Kouame, conseiller politique à la Friedrich Ebert Siftung a présenté les résultats d’une étude sur l’immigration de travail dans le pays.

« L’Immigration de travail en Côte d’Ivoire : défi ou opportunité ? ». C’est le thème débattu à la soirée politique organisée le 30 janvier 2019 à Abidjan-Plateau par la Fondation Friedrich Ebert Siftung. En introduction au débat, Seraphin Konan Kouame, conseiller politique à la Fondation a présenté les résultats d’une étude sur l’immigration de travail dans le pays.

L’étude a pris en compte les zones géographiques d’Abidjan, de Bouaké, de Séguela et de Soubré. Il en ressort que les immigrants économiques qui ont un âge qui se situe en moyenne entre 18 et 40 ans sont des hommes. 64,90% d’entre eux  sont mariés et ils sont  à 88, 20% de confession musulmane. 31,52% sont en situation irrégulière. Les saisons de septembre à décembre sont les périodes de forte immigration selon l’étude.

« Les immigrés ont une forte préférence pour les emplois informels. De plus, il s’agit d’activités exercées en milieu urbain. Cela explique que les destinations de ceux-ci soient en général les milieux urbains. Les enquêtes permettent de souligner à cet effet la forte présence d’étrangers, particulièrement de la CEDEAO dans les bidonvilles et autres quartiers périphériques. Leur situation d’acteurs du secteur informel et leur niveau d’instruction bas sont les déterminants qui expliquent leur choix pour ces quartiers », a expliqué le conseiller politique.

A la suite de la présentation, deux positions tranchées ont alimenté le débat. La position  controversée pendant les échanges est que «  l’immigration de travail en Côte d’Ivoire est un défi pour les jeunes ivoiriens ». Ceux qui défendent cette approche estiment que les immigrés auraient fait leurs certains domaines du travail, comme le transport. Pour la position contraire, « l’immigration de travail est une opportunité qui permet le brassage culturel ».  Ajoutant que nul n’empêche les jeunes ivoiriens d’ivoiriens d’évoluer dans les secteurs où les étrangers seraient le plus présents.

Pour M. Konan Kouamé, « il faut dépassionner la question de la migration. La Côte d’Ivoire est un modèle en matière d’intégration », affirme-t-il.

« Jadis acceptés et bien accueillis, les migrants sont devenus, à la faveur de la montée du nationalisme et de la conjoncture politique en Côte d’Ivoire, indésirés et stigmatisés. De ce fait, il s’est développé autour d’eux une nécessaire protection, tant de leurs droits de travailleurs, que de leur dignité humaine », soutient Thilo Schöne, Représentant Résident de la Friedrich-Ebert-Côte d’Ivoire.

La soirée politique vise à favoriser le débat entre les acteurs de la vie publique en Côte d’Ivoire.

Nesmon De Laure

Pôleafrique.info        

 

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