La Côte d’Ivoire reste encore à la traîne dans sa lutte contre le tabagisme. Alors que l’OMS recommande de réduire de 30% la prévalence du tabagisme d’ici 2025, le pays veut encore donner le temps à l’industriel du tabac de se mettre à niveau.
Malgré l’interdiction de fumer dans les lieux publics, en 2012, et l’adoption d’une loi, en 2019, le tabac, reste très prisé par les Ivoiriens.
Le score du pays reste en dessous du seuil fixé par la norme communautaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui indique une imposition des droits d’accises allant de 50% à 150%.
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“Si on applique ce taux comme les autres, la seule industrie de Côte d’Ivoire va fermer. C’est pour cela qu’on fait la politique des petits pas, pour aussi donner le temps à l’industriel de se mettre à niveau », s’est ainsi justifié Ouattara Sié Abou, Directeur général des Impôts, quant à l’application de la taxation des produits du tabac dans l’espace UEMOA.
Les directives communautaires N°C/DIR.1/12/17 CEDEAO el 01/2017/CM/UEMOA portant harmonisation des législations des Etats membres en matière de droits d’accises applicables au tabac, prévoient un taux minimum de 50%.
Selon Ouattara Sié Abou, hier lors de la rentrée fiscale de la DGI, que c’est un choix que le pays a fait de ses réalités qui tranchent avec celles de tous les autres pays de l’Uemoa, notamment.
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“Le système de taxation est favorable à tous les pays sauf à la Côte d’Ivoire”, a-t-il ajouté.
Depuis 2017, la Côte d’Ivoire n’est pas encore parvenue à atteindre ce taux de 50% en ce qui concerne ces droits d’accises sur les produits du tabac. Il se chiffre dans l’annexe fiscale 2023 à un peu plus de 40%.
Plus de 9 111 décès sont liés à la consommation du tabac en Côte d’Ivoire durant l’année 2018.
L’épidémie de tabagisme est l’un des plus graves problèmes de santé publique auquel le monde ait jamais été confronté et elle cause plus de 8 millions de morts par an à l’échelle planétaire.
Malgré des progrès sensibles au niveau mondial, de nombreux pays n’ont pas encore suffisamment instauré des politiques pour sauver des vies du tabagisme et les progrès pour atteindre l’objectif mondial fixé par les gouvernements, à savoir réduire de 30% la prévalence du tabagisme d’ici 2025.
Tristan Sahi