Ils ont brillé par leurs absences. Alors qu’ils avaient été invités par le Chef de l’État Alassane Ouattara à la commémoration du 62e anniversaire de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié n’ont pas effectué le déplacement. Les raisons…
La tribune officielle rayonnait d’un parterre de personnalités. Pour ce 62e anniversaire de la Côte d’Ivoire, les autorités ont vu les choses en grand.
Les présidents Georges Weah du Liberia et Umaru Sissoco Embalo de la Guinée Bissau ont effectué le déplacement à Yamoussoukro pour témoigner leur attachement à ce pays frère qu’est la Côte d’Ivoire.
Des parades civiles et militaires qui auraient pu revêtir un caractère particulier si tous les invités avaient effectué le voyage dans la capitale politique et administrative.
Car derrière ces chars et aéronefs de combat, symboles de la puissance de l’armée, les Ivoiriens auraient souhaité voir les deux anciens chefs d’État, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié prendre part aux festivités de l’indépendance dans la ville de Nanan Houphouët, Père fondateur de la nation ivoirienne.
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Une présence au nom de la réconciliation nationale, hélas ! Aperçu au concert de l’artiste Aïcha Koné, qui fêtait ses 40 ans de carrière, Laurent Gbagbo a préféré décliner l’invitation de son successeur.
Selon Justin Koné Katinan, porte-parole du PPA-CI, l’ancien chef d’État l’a fait dans un esprit de soutien à ses compatriotes encore en prison.
« Il était difficile d’assister au défilé alors que des soldats qui ont servi sous ses ordres sont encore en prison » a-t-il réagi en conférence de presse le mardi 9 août 2022.
Pourtant, malgré cette absence, le Chef de l’État a signé une grâce présidentielle en vue de l’annulation de la peine de prison de 20 ans prononcée à l’encontre de l’ancien président pour le casse de la BCEAO. Il a aussi procédé au dégel de ses comptes.
Selon le Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), tout cela ne répond pas totalement aux attentes des militants du parti.
» L’annonce, le 6 août 2022, de la grâce présidentielle accordée au Président Laurent GBAGBO, ne répond pas aux attentes légitimes de nos compatriotes. En effet, si le Président Laurent GBAGBO s’est investi autant dans le renforcement de la cohésion nationale, c’est parce qu’il estime qu’il est temps de fermer la parenthèse de la crise post-électorale de 2011 en suivant la voie que la CPI a clairement indiquée au pouvoir ivoirien. La grâce présidentielle est un pas, mais ce n’est pas ce que nous attendons. Nous demandons que le président Gbagbo soit amnistié » a ajouté Justin Koné Katinan.
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Le parti de Laurent Gbagbo a par ailleurs salué les libérations du commandant Jean-Noël Abehi et du contre-amiral Vagba Faussignaux condamnés pour des faits qui remontent à la crise post-électorale de 2010-2011.