Le gouvernement ivoirien a interdit depuis le 1er juillet 2023, la pêche maritime dans sa zone pour une période d’un mois. La mesure passe mal chez certains acteurs du secteur.
La Côte d’Ivoire a décidé d’interdire la pêche artisanale, semi-industrielle et industrielle dans sa zone pour une période allant du 1er au 31 juillet 2023. L’information a été rendue public par le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré.
« Nous rassurons l’ensemble des parties prenantes qu’elles sont les premières bénéficiaires de la fermeture de la pêche. Les stocks de poissons reconstitués à la faveur de cette mesure permettront de pêcher durablement en améliorant les revenus des pêcheurs tout en préservant leurs emplois », a-t-il déclaré fin juin 2023.
La décision est mal perçue par certains acteurs du secteur de la pêche artisanale. Joints au téléphone par 7info, certains expliquent que seule l’activité de pêche est leur source de revenus.
« Si j’arrête de pêcher, qui va s’occuper de mes quatre enfants ? Ici, à Lahou Kpanda, la pêche est notre seule activité. Si le gouvernement veut qu’on arrête de pêcher pendant un mois, il doit prévoir des mesures d’accompagnement. Rien n’a été fait et on nous demande d’arrêter. Qui va payer la carte de bus de mon fils qui est à l’université à Abidjan », s’interroge un pêcheur de Grand Lahou qui a requis l’anonymat.
La décision passe mal également à Sassandra, ville côtière située à 120 kilomètres de Grand-Lahou. C’est le cas avec N. Jérôme, un fils de la ville.
« Si le gouvernement a décidé de prendre cette mesure, ce n’est pas mauvais. Mais la réalité est que sur le terrain la vie est difficile. On ne peut pas demander à des personnes qui vivent uniquement de la pêche d’arrêter de travailler sur une période d’un mois », fait-il savoir à 7info sans s’interroger aussi sur les moyens de substitution pour face à leurs besoins.
LIRE AUSSI : Pêche, des périodes de fermeture saisonnière annuelle instituées
Selon le ministre Sidi Touré, cette mesure vise à reconstituer les stocks des poissons et de permettre de pêcher de façon durable. Reste à savoir si les autorités ivoiriennes auront les moyens de faire respecter la décision.