Plusieurs pays d’Afrique notamment ceux des côte ouest-africaines font face à de fortes perturbations au réseau internet depuis jeudi 14 mars 2024. À quand le retour total de la connexion à l’internet en Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, Ghana, RDC et dans bien d’autres pays ?
Le souci de l’internet est causé par « la rupture de la connectivité sur certains câbles sous-marins à fibres optiques de télécommunications (SAT 3, WACS et Main One) assurant l’accès de ces pays aux autoroutes mondiales de l’information ». Selon des informations, il faudra plusieurs semaines voire pour réparer ces câbles.
Bien que chaque situation de réparation soit unique, certains spécialistes admettent qu’il faut considérer les réparations d’août 2023 au large de la côte ouest-africaine, près de l’Angola et de la République démocratique du Congo, à titre indicatif. D’après la base de données sur les ruptures des câbles sous-marins de TeleGeography, le nombre de jours nécessaires pour réparer ces câbles était le suivant : ACE – 37 jours; SAT-3/WASC – 43 jours et WACS – 30 jours.
Pourquoi plusieurs semaines pour restaurer internet en mer ?
Les raisons sont multiples et les facteurs aussi
Ils sont notamment liés au Permis. Les navires d’entretien doivent obtenir un permis du gouvernement lorsque des réparations sont nécessaires dans leurs eaux.
Le navire de réparation devra se rendre dans un dépôt pour charger un câble de rechange destiné à accueillir le câble endommagé.
Temps de transit : il faut du temps à un navire de réparation pour atteindre la zone où les dommages sont suspectés.
Localisation du défaut : localiser la partie endommagée du câble n’est pas toujours facile car l’emplacement d’un câble peut avoir changé pendant le défaut.
Réparation: le nombre de fibres et le type de dommage jouent un rôle dans la durée de la réparation.
Fenêtre météo: avant le début d’une réparation, les entreprises de maintenance doivent évaluer si les conditions météorologiques resteront propices pendant une période suffisamment longue pour effectuer la réparation.
Les réparations seront certainement plus rapides pour les câbles d’Afrique de l’ouest que pour ceux de la mer Rouge, où les problèmes d’autorisation et les attaques en cours des Houthis laissent présager de longs retards.
Impact inestimable
Les conséquences de cette coupure d’internet seront incalculables. Surtout au niveau des transferts et retraits d’argent qui évoluent au ralenti. Qu’il s’agisse des multinationales, des petites et moyennes entreprises locales, des start-up, des établissements de micro finance et des banques de renom et du secteur public en général; les services financiers sont les plus affectés. D’ailleurs, plusieurs utilisateurs, toutes professions confondues se plaignent.
« Tous les produits digitaux ne fonctionnent pas… Les portefeuilles électroniques ne sont pas accessibles… Les clients ne peuvent pas faire d’opération », entend-on dire.
« Sans connexion, il est impossible d’avoir accès à notre plateforme d’opérations. Notre agence n’a donc opéré aucun franc de la journée. De même, la taxe de 0,2% que nous relevons sur chaque retrait d’argent et que nous reversons ensuite à l’Etat a été impactée par la situation », confie un responsable d’une agence Mobile money.
Au Cameroun par exemple, en 2017, des coupures d’internet dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avaient généré en moyenne « près de 45 millions de FCFA par jour » d’après les rapports des organisations Internationales tel que Crisis Group, Internet Sans Frontières et Access Now.
Tristan Sahi