L’honorable Moussa Mara, ancien Premier Ministre malien analyse, à froid, les derniers développements de l’actualité de son pays avec la chute d’IBK

Quelle analyse faîtes-vous de cette fin de pouvoir d’IBK et l’intrusion, une fois de plus, des militaires sur la scène politique malienne?

Un coup d’Etat est condamnable et nous le condamnons. Cependant c’est le 4e de l’histoire de notre pays ; en soixante ans d’indépendance, seul un Président Malien a pu terminer son mandat et le transmettre pacifiquement à son successeur, c’est un triste record qu’il faut avoir à l’esprit. Nous devons faire en sorte que plus jamais le Mali ne connaisse de nouveaux coups d’Etats. Pour cela il y a du boulot et c’est ce qui est important à mon avis.

Comptez-vous prendre la part qui est la vôtre dans la conduite d’une transition politique?

En tant que parti politique, nous sommes à l’écoute des autorités militaires actuelles. Nous entendons jouer notre rôle de force de proposition afin que nous ayons une transition inclusive et efficace qui jettera les bases d’un renouveau pour notre pays. Mais, nous ne sommes intéressés par aucun poste.

Quel appel lancez-vous à l’ensemble de vos compatriotes?

Que chacun d’entre nous se ressaisisse et intègre la situation actuelle comme sa défaite personnelle. Notamment nous les leaders politiques. Faisons preuve de patriotisme et surtout de désintéressement. Ça devrait aller.

Craignez-vous que les groupes terroristes du nord profitent de la situation de flottement?

C’est une grosse inquiétude car en 2012, la perte du Nord a été consécutive au coup d’Etat. Nous demandons donc à nos forces armées et de sécurité de faire preuve de vigilance afin que la situation actuelle ne se traduise par des fragilités dans la chaîne de commandement et un effritement de nos dispositifs de sécurité.

Réalisée par Adam’s Régis SOUAGA

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