Côte d’Ivoire

Justice, pourquoi Amadé Ouéremi est devant les juges ?

Mis à jour le 25 mars 2021
Publié le 26/03/2021 à 8:00 , ,

C’est à la faveur de la crise postélectorale de 2010-2011 qui a secoué la Côte d’Ivoire qu’Amadé Ouéremi s’est fait connaître.

Devenu célèbre pour avoir occupé de façon illégale le Mont Péko, réserve naturelle située à ouest de la Côte d’Ivoire, Ouédraogo Rémi dit Amadé Ouérémi, comparaît devant les juridictions ivoiriennes. Il est accusé d’avoir commis des crimes de guerre à Duékoué durant la crise postélectorale de 2010-2011. Parcours d’un présumé chef de guerre.

Amadé Ourémi était un personnage inconnu des Ivoiriens. Mais il se fait rapidement une réputation à la faveur de la crise postélectorale de 2010-2011. Aux heures chaudes des combats, comme de nombreux jeunes à l’époque, il entre dans les rangs des FRCI, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (ancienne appellation des Forces armées de Côte d’Ivoire).

Dans l’Ouest ivoirien, il combat aux côtés de cette force proche d’Alassane Ouattara qui réussit à prendre la ville de Duékoué le 29 mars 2011. Selon des ONG internationales, près de 1000 personnes ont été tuées dans cette localité. Steven Anderson, porte-parole du Comité international de la croix rose (CICR) a décrit la situation en ces termes : « Nous sommes devant un cas exceptionnel et une situation particulièrement choquante », parlant de Duékoué. Certaines sources citent le nom d’Amadé Ouéremi dans ces événements sanglants à Duékoué. Il lui est attribué la formation d’une milice dont il serait le chef et qui aurait été l’un des principaux auteurs des massacres dans cette ville.

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Cette réputation colle à la peau de l’homme même après le conflit armé. Bien des années plus tard, s’ajoute celle de l’occupation illicite du Parc national du Mont Péko. À la tête de ce groupe de combattants armés (sa milice), Amadé Ouéremi s’installe au cœur de cette réserve forestière où il règne pendant des années. Des rapports révèlent entre autres qu’une communauté dont il était le chef dans le Mont Péko cultivait des produits de rentes. Activité pourtant interdite dans ce parc.

Pendant plusieurs années, l’ex-combattant renforce sa présence dans cette forêt. Selon des témoins, il n’hésite pas à défendre par la violence ses ‘’avoirs’’ en résistant à plusieurs tentatives des forces de sécurité ivoiriennes de le déloger de la réserve forestière. Finalement, il est mis aux arrêts le 18 mai 2013, suite à un raid mené par plusieurs dizaines de militaires et gendarmes.

Devant la justice ivoirienne, plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre Amadé Ouéremi. Il est poursuivi pour crime contre civils, crimes de guerre, génocide, assassinats, meurtres, viols…

Depuis le 24 mars, il comparait devant la Cour d’Assises du Tribunal d’Abidjan Plateau.

 

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