Après ses aveux sur sa page Facebook, Sémi Bi Guillaume, coordonnateur du COJEP, parti fondé par Charles Blé Goudé, vivant aux USA, est dans le viseur du PCRCI (Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire).
Sémi Bi Guillaume raconte son quotidien avec Habib Dodo.
« Habib Dodo et moi Bibo, étions très proche pendant la lutte syndicale à Bouaké. Pendant les durs moments de la lutte sous le régime PDCI, nous partagions, absolument tout (nourritures, vêtements). Bien que nous n’avions pas eu le même regard sur la crise de machettes que toi Major a introduite dans le milieu universitaire, nous gardions le respect l’un pour l’autre eu égard au riche passé de lutte que nous avions eu à partager », a-t-il écrit sur sa page Facebook en réponse à Doumbia Major, président du CPR (Congrès panafricain pour le renouveau qui l’accusait d’être impliqué dans le meurtre d’Habib Dodo.
Et de poursuivre, assurant que « C’est toujours dans cette même veine que je n’ai pas hésité à prendre des coups pour lui le jour de sa mort de la part de ses plus proches amis de Bouaké, en tentant de le protéger de leur colère ».
Une déclaration qui en dit long sur l’implication du secrétaire à l’organisation d’alors de la redoutable FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) sur son implication dans ce crime odieux qui avait suscité l’émoi dans le milieu estudiantin à l’époque des faits.
Des révélations qui ont fini par convaincre le secrétaire général du PCRCI, Achy Ekissi dont Habib Dodo était le président de la jeunesse que Sémi Bi Guillaume alias SemZo est l’un des commanditaires de la mort du premier responsable des jeunes de son parti. Dans un communiqué, le chef des communistes ivoiriens affirme qu’il va organiser une campagne d’information au niveau national et international pour que le dossier resté sans suite soit relancé.
« Nous allons organiser une campagne d’information au niveau national et international sur les aveux d’un des criminels de Habib Dodo. Nous allons adresser des courriers au ministre de la justice, au parquet, aux organisations des droits de l’homme, à l’ambassade des USA en Côte d’Ivoire, aux HVR, pour la relance du dossier Habib, suite aux aveux de Monsieur SémI Bi », a-t-il fait savoir. Une démarche qui pourrait aboutir au rapatriement en terre ivoirienne du mis en cause.
Avant le 23 juin 2004, jour de son exécution, Habib Dodo dirigeait l’AGEECI (Association des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire) qu’il avait créée. Un syndicat qui mettait à mal la FESCI. Proche de l’ancien régime, les responsables de la FESCI ont donc décidé de faire passer de vie à trépas le fondateur de l’AGEECI.
Ce jour là, alors qu’il était chez son tuteur à Yopougon, une horde de militants de la FESCI a fait irruption au domicile, l’a poignardé et conduit au campus de Cocody où il fut interrogé et torturé à mort. Son corps fut découvert quelques jours dans un sac de riz. Malgré les révélations de témoins sur l’implication des membres de la direction de la FESCI dirigée à l’époque par Serges Kuyo, nul ne fut inquiété par les autorités judiciaires.
Arnaud Houssou
7info.ci