La ministre de l’Education Nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a annoncé ce mercredi à abidjan la radiation des élèves perturbateurs de cours en vue des congés de Noël tandis que les parents d’élèves eux, réclament le retour de la chicotte à l’école
Kandia Camara, ministre de l’Education Nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a annoncé que « Tous les élèves responsables des actes de violence seront radiés des écoles de Côte d’Ivoire » en réaction à la vague de manifestations déclenchées par des élèves dans les villes ivoiriennes en vue de partir, plus tôt que prévu, en congés de Noël.
Ce phénomène qui a cours depuis quelques années a atteint un point critique cette année avec la mort de 3 élèves, poignardés avec des objets contondants. Une élève a trouvé la mort à Dimbokro par balle dans des circonstances non encore élucidées.
Face à cette vague de violence qui touche tout le pays, même les villes les plus modestes comme Vavoua, au Centre-Ouest, Danané à l’Ouest, Kandia Camara a estimé qu’ »Encore une fois, nous sommes attristés, encore une fois la communauté éducative est en deuil par la faute d’autre membres de la communauté« . Elle annonce des mesures sévères contres tous les auteurs des actes de violence dans les écoles.
Sanctions et responsabilités de tous les acteurs du système éducatif, sont les deux décisions décisives qui ont été arrêtées au cours de cette réunion d’urgence convoquée par le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Kandia Camara tout en dénonçant le silence des parents face à cette situation, les a invités à assumer leur responsabilité de premier éducateur. « L’école est d’abord l’affaire des parents. Nous enseignants nous sommes des instructeurs« , a-t-elle déclaré.
Pour la patronne de l’école ivoirienne la Côte d’Ivoire est le seul pays où des élèves décident d’eux-mêmes d’aller en congé. « Inadmissible » a-t-elle martelé.
Parents d’élèves, enseignants, responsables d’école, chefs traditionnels et les guides religieux, tous à l’unanimité ont donc approuvé la décision du ministre de l’éducation nationale de radier et de poursuivre tous les responsables des actes de violence. Ils ont cependant recommandé au gouvernement de revoir la loi sur l’interdiction de la chicotte à l’école, car selon eux cette mesure gouvernementale serait l’une des causes du laisser-aller des élèves et de leurs mauvais comportements.
Pour Kandia Camara, la chicotte n’est pas la solution la meilleure, mais plutôt la bonne éducation de l’enfant dès le bas âge. « L‘éducation d’un enfant, c’est la base et la base c’est les parents d’élèves », a-t-elle rappelée.
Cette importante réunion à laquelle ont pris part des membres du gouvernement fait suite aux actes de violence constatés ces derniers jours dans les établissements scolaires du pays.
Selon le ministre de la Sécurité et de la protection sociale, le Gal Vagondo Diomandé, ces violences ont occasionné trois (3) décès dont un Dimbokro, un à Anyama et un autre Daloa. Le ministre de la Sécurité et de la protection civile a aussi annoncé plusieurs arrestations donc 14 à Daloa, 14 à Abidjan et 2 à Abengourou. Les villes de Korhogo, d’Odienné, de Bouaké et de Bondoukou n’ont pas vécu ces violences meurtrières, fait savoir le Gal Vagondo Diomandé. Au total, ce sont 89 personnes qui ont été interpellées et 56 déférées pendant ces 6 jours de perturbation de l’école.
A l’instar de son collègue, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Sidiki Diakité a aussi invité à la responsabilité les parents et autres acteurs de l’école. « Cette rencontre vient à point nommé car elle permet de rappeler à chacun ses responsabilités vis-à-vis de l’école. Évitons qu’il ait des problèmes à l’école« , a-t-il dit.
C’est depuis le 05 décembre dernier que l’école ivoirienne traverse cette situation de perturbation des cours dans plusieurs localités du pays.
Les congés de Noël sont prévus pour le vendredi 20 décembre après les cours de l’après-midi jusqu’au 05 janvier 2020 inclus, selon le ministère de l’éducation nationale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Drissa DIANE
