Le phénomène de la drogue Kadhafi dans le milieu de la jeunesse ivoirienne ne laisse personne indifférente dans le pays. Comment combattre et vaincre ce fléau qui fait des victimes ? Kouyaté Adama, le président de la Jeunesse engagée pour une Côte d’Ivoire des valeurs (JECIV) propose sa recette.
Kouyaté Adama, vous êtes le président de la Jeunesse engagée pour une Côte d’Ivoire des valeurs (JECIV). Comment définissez-vous cette structure ?
La Jeunesse engagée pour une Côte d’Ivoire des valeurs (JECIV) est une structure qui œuvre pour une jeunesse plus consciente et riche en valeurs morales pour le bien de la nation ivoirienne. Pour y parvenir, nous sommes conscients qu’il faut une jeunesse qui s’occupe sainement. Notamment en ayant des activités qui lui permette de se prendre en charge. Mais nous savons tous en Côte d’Ivoire, qu’il y a un grand nombre d’ élèves et étudiants qui sortent chaque année des écoles et universités avec des diplômes et qui sont à la recherche d’emploi. Une tâche qui n’est pas toujours facile. C’est à ce niveau qu’intervient la JECIV. Pour nous, vu que tout le monde ne peut pas travailler dans l’administration publique, il est important de les orienter vers l’entrepreneuriat. Il est bon de faire savoir ici que l’entrepreneuriat ne se fait pas qu’avec l’argent comme le pensent certaines personnes. L’entrepreneuriat vient d’abord avec des idées. Une fois que vous avez des idées claires et un projet bien monté, la structure vous accompagne dans l’espoir d’obtenir un financement auprès de l’Etat afin que vous soyez votre propre patron.
Qui peut et comment bénéficie-t-on de l’appui de la structure que vous dirigez ?
La structure est ouverte à tous. Tout jeune ivoirien dont l’âge est compris entre 18 et 40 ans peut bénéficier des services de nos services. Mais pour cela, il faut avoir un projet et être convaincu de son projet. Nous insistons dessus car nous avons constaté que de nombreux jeunes aiment faire comme les autres. Ils aiment pratiquement ce que d’autres ont déjà fait. Déjà à notre actif, il y a de nombreux jeunes (hommes et femmes) qui sont installés à leur propre compte. Et de nombreux autres continuent de frapper à notre porte.
Parallèlement aux efforts dont vous parlez pour donner un mieux-être à la jeunesse, celle-ci s’adonne bien souvent à des vices comme la drogue. Et justement, il y en a une qui est dernièrement en vogue. Il s’agit de la drogue Kadhafi. Comment expliquez-vous ce phénomène au niveau de la jeunesse ?
Je n’ai jamais vu cette drogue, c’est à travers des chansons et des vidéos que j’ai appris l’existence de cette drogue. S’il y a des gens qui consomment cette drogue, c’est parce qu’il y des commerçants qui la vendent. Si personne ne vend, il n’y aura pas de consommateur. Il faut donc qu’il y ait plus de répression contre tout ce qui est lié à cette drogue. C’est vrai qu’il y a de la sensibilisation qui est faite, mais il faut aller au-delà et faire de la répression. A notre niveau, nous avons des actions de sensibilisation à mener notamment au niveau des gares routières pour parler à nos jeunes frères qui sont dans le domaine des transports. À savoir les apprentis et les chauffeurs. Il s’agira de leur faire comprendre que la drogue peut conduire à la destruction de la vie d’un être humain.
Certains observateurs pensent que ce phénomène est lié à la grande circulation de la drogue dans le pays. Mais aussi au grand chômage dans le milieu de la jeunesse. Partagez-vous cet avis ?
Non, je ne partage pas cet avis. Pour ce que j’ai entendu dire de cette drogue, ce sont les jeunes apprentis et chauffeurs qui sont désignés comme des consommateurs. Ce sont donc des gens en activité. Si tel est que ce sont ces jeunes qui consomment cette drogue, il y a donc une mauvaise appréciation de ce stupéfiant. On dira donc que ce sont des personnes qui manquent d’encadrement. Il serait donc bon que des structures compétentes en la matière prennent à bras le corps le problème comme on le voit déjà avec la police.
Réalisé par Richard Yasseu
