Il y a quelques mois pourtant, une pression était exercée par la police et la gendarmerie appuyées par des militaires des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), et avait fait reculer ce phénomène.
Ils sont déclarés wanted, mais pourtant les pseudos syndicalistes communément appelés en Côte d’Ivoire ‘’gnambros’’ continuent d’opérer librement au vu et su de tous. Sans être inquiétés.
Les gnambros sont-ils de nouveau exemptés des interventions de l’Opération Epervier 5 ? La recolonisation des carrefours dans des communes d’Abidjan le laisse croire. Présentés comme une activité à éliminer du milieu du transport terrestre dans le pays, le phénomène de « gnambros » a de nouveau repris du poil de la bête.
A Abidjan, dans la commune d’Adjamé, depuis les lieux de stationnement improvisés dont l’agence CIE des 220 logements jusqu’aux alentours de la gare Nord Sotra en passant par la station Texaco, ces jeunes gens aux biceps saillants sont toujours maîtres des lieux. A l’approche des heures de descente, comme par le passé, ils tendent la main face aux apprentis et conducteurs de minicars de transport appelés « gbakas », pour le paiement de la rançon à chaque voyage au risque de voir le véhicule vidé de ses passagers. C’est aussi cette même situation qui prévaut dans le sens du pont de la caserne de gendarmerie d’Agban en passant par l’ancien cinéma Liberté.
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A N’Dotré dans la commune d’Abobo, ces pseudos syndicalistes ont également pion sur rue. Au grand carrefour de cette partie d’Abidjan, afin de contraindre les chauffeurs à leur verser de l’argent, les « gnambros » empêchent même des habitants qui le souhaitent d’emprunter des taxis compteurs tels que relatés dans une publication antérieure. La commune de Cocody n’échappe pas à cette razzia. Les abords de l’échangeur de la Riviéra 2, le carrefour 9 kilos et Après barrage, ainsi que le quartier Faya dans le sens de Bingerville ; sont leur lieu de prédilection. Le carrefour Ponty dans la commune de Yopougon où une nouvelle gare improvisée des taxis banalisés est née, aussi.
A Abobo, au carrefour Akéïkoi, derrière la cité universitaire, 7info a constaté ce dimanche le partage du butin de la journée avec des calculatrices par sept jeunes gens.
Il y a quelques mois pourtant, une pression était exercée par la police et la gendarmerie appuyées par des militaires des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), a avait fait reculer ce phénomène. Ces forces de sécurité avaient même habitué la population à lire les points presque journaliers des interpellations, via leur page Facebook.
Dans le pays, cette activité est déclarée illicite. Depuis le 25 août 2019, suite à l’assassinat d’un gendarme avec son arme par des « gnambros » à l’ex-gare ‘’Lavage’’ dans la commune de Yopougon, elle est davantage combattue. D’où son interdiction formelle dans tout le pays, depuis le 12 septembre 2019. A l’occasion de la cérémonie de lancement de l’Opération Épervier 5 du nom d’une campagne de lutte contre le grand banditisme, qui s’est faite en présence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de corps d’Armée Diomandé Vagondo, les autorités sécuritaires du pays l’ont inscrit sur la liste noire des phénomènes à éradiquer. Ce, au même titre que le phénomène des enfants en conflit avec la loi plus connus sous le nom “microbes”.
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« (…) l’opération Épervier 5 vise les objectifs ci-après : protéger les personnes, les biens et les institutions de la République, lutter contre le trafic illicite des stupéfiants et des drogues, éradiquer le phénomène des enfants en conflit avec la loi, lutter contre le trafic des véhicules importés déclarés volés, lutter contre les incivilités, lutter contre le trafic des enfants des êtres humains et des violences basées sur le genre, lutter contre la prolifération des gares anarchiques et le phénomène des gnambros, assurer la protection des établissements scolaires etc », avait listé le Directeur général de la police ivoirienne, le Contrôleur général Kouyaté Youssouf qui bénéficiait du soutien du Commandant supérieur de la gendarmerie nationale, le Général de division Alexandre Apalo, du préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié.
Cinq mois après, si les autres cibles font toujours l’objet de traque par les forces de l’ordre au regard des points qui sont faits sur les pages Facebook, les « gnambros » eux semblent exemptés. C’est à croire que les serres de l’Épervier 5 ne sont pas assez acérées pour cette cible.
Richard Yasseu
7info.ci