22 points/ 100, c’est la note obtenue par la Côte d’Ivoire qui se classe en première place des pays de la sous-région ouest-africaine, de 18/100, en dépit de « risques de corruption au sein du secteur de la défense et de la sécurité qui demeurent très élevés », font savoir dans une étude menée par Transparency International Defence & security et l’ONG Social Justice.
Avec la note « E » indiquant un risque de corruption « très élevé » dans ses institutions de défense, le pays a une note supérieure au score régional. Steve Francis, Directeur de Transparency International, Défense et Sécurité, soutient que le « tableau régional de l’Afrique de l’Ouest présente un risque de corruption élevé dans les secteurs de la défense et de la sécurité, et la Côte d’Ivoire ne fait pas exception à ces résultats régionaux. »
Néanmoins il reconnaît que « les forces armées ont fait des efforts notables pour moderniser et réformer leur fonctionnement, mais des failles au sein des mécanismes institutionnels de redevabilité permettent la multiplication des abus et pratiques corrompues dans le secteur. »
« Les insuffisances en matière de contrôle externe du secteur se matérialisent dans le fossé qui existe entre l’existence d’un cadre légal pour contrôler le secteur, sa mise en œuvre dans la pratique et son efficacité » relève le communiqué final.
Des plaidoyers ont été faits par les participants, au deuxième jour de cet atelier de présentation qui se tient depuis quelques jours à Abidjan. Ce mercredi 11 décembre, c’était le tour des médias et de la société civile.
Il est recommandé « dans les années à venir, que la Côte d’Ivoire accroisse ses efforts pour mettre en place des normes fortes de redevabilité ainsi que des mécanismes efficaces de contrôle externe du secteur » surtout qu’il est encore relevé « la participation de certains commandants militaires au trafic illicite de produits de base et de ressources naturelles, en particulier dans les sites artisanaux d’extraction minières. »
La Côte d’Ivoire selon la Banque Mondiale dépense 608 millions de Dollars, soit 1.4% du budget national. Le pays a ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption en 2012 et le Traité sur le commerce des armes en 2015.
L’Indice d’intégrité gouvernementale dans le secteur de la défense est l’axe de travail de Transparency International et Social Justice. La Côte d’Ivoire voudrait donc « réduire les risques de corruption » au sein de ses institutions autour des cinq domaines de risques. Ce sont « les risques politiques, financiers, les risques liés à la gestion du personnel, les risques sur les opérations et ceux liés à l’approvisionnement. »
« Le contrôle des exportations, les instruments internationaux, l’examen budgétaire, le lien au crime organisé, la lutte contre le crime organisé, la politique anti-corruption, les mécanismes de plainte, les poursuites judiciaires pour corruption » et quelques autres présentent un risque très faible et modéré de corruption.
« La société civile peut s’attaquer au secteur de la défense qui n’est pas exempt de contrôle » soutient Flora de Transparency International, estimant que « la confidentialité ne mène pas toujours à l’efficacité. »
Prenant des cas pratiques au Mali, au Nigéria et en Irak où arguant de dépenses militaires, des politiques se sont enrichis et ont été traduits devant la justice, il s’agit de « montrer aux autorités leurs intérêts pour atténuer les risques sécuritaires.» Il s’agit de mieux informer tous les acteurs afin de « trouver le juste équilibre » entre le secret défense et la transparence dans la gestion des questions liées à l’armée. Ainsi, en termes de recommandation, il s’agit de faire en sorte que « la rétention d’information provienne d’une source de pouvoir légitime et s’effectuer conformément aux procédures légales. »
« Il revient à la société civile de voir ce qui a de mieux pour la Côte d’Ivoire » ont préconisé les organisateurs.
« Au Mali, l’achat de chaussettes, 25 dollars la paire, est classé secret défense » soutient Transparency International. Cette corruption a des répercussions sur l’armée qui subit des attaques de type terroriste et conduit à la perte d’une bonne partie du territoire malien.
Avant les médias et la société civile, les députés membres de la commission défense et sécurité, des officiers de l’armée et de la police ont croisé le regard sur les risques de corruption au sein des institutions de défense et de sécurité.
« La Côte d’Ivoire a adopté quelques mesures positives afin d’améliorer la transparence sur la cession des actifs de défense partagés avec les médias et des chiffres indicatifs sur les dépenses de défense publiquement disponibles annuellement depuis 2016 » se satisfait Transparency International et Social Justice.
Adam’s Régis SOUAGA
7info.ci